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La sonde solaire Parker de la Nasa a quitté Cap Canaveral

La sonde Parker, lancée par la Nasa, a finalement pu décoller dimanche de Cap Canaveral. © KEYSTONE/EPA (NASA/Bill Ingalls)/NASA/BILL INGALLS HANDOUT
La sonde Parker, lancée par la Nasa, a finalement pu décoller dimanche de Cap Canaveral. © KEYSTONE/EPA (NASA/Bill Ingalls)/NASA/BILL INGALLS HANDOUT


Publié le 12.08.2018


La Nasa a procédé dimanche en Floride au lancement de sa sonde solaire Parker qui doit tenter de traverser l'atmosphère du soleil. Le lancement était initialement prévu samedi.

"Trois, deux, un et décollage", a lancé le commentateur de la Nasa alors que la fusée de lancement Delta IV s'élevait du pas de tir de Cap Canaveral à 03h31, à 09h31 en Suisse. Samedi, le lancement avait été reporté de 24 heures en raison d'une "anomalie" lors des dernières minutes du décompte final.

La sonde Parker est de la taille d'une voiture et a coûté 1,5 milliard de dollars. Il s'agit de la première réalisation humaine à tenter de traverser l'atmosphère du Soleil, forte de son bouclier high-tech et des espoirs placés en elle par la Nasa et la communauté scientifique.

L'Agence spatiale américaine avait prévu samedi une fenêtre de lancement d'une durée de 65 minutes, à partir de 03h33 (09h33 heure suisse). Mais en raison d'un problème de pression d'hélium gazeux, apparu quelques minutes avant le décollage, la Nasa avait dû repousser à dimanche 07h31 (07h31 heure suisse) sa fenêtre de lancement.

La mission de Parker est claire. Elle devrait permettre pour la première fois qu'un objet construit par l'homme affronte les conditions dantesques de la couronne, une partie de l'atmosphère du soleil, qui est 300 fois plus chaude que la surface de l'astre.

Une mission de sept ans

La sonde devra passer à environ 6,2 millions de kilomètres de la surface du soleil. Elle a été conçue pour traverser 24 fois cette couronne pendant les sept ans que doit durer la mission.

Au-delà de la prouesse technologique, l'intérêt scientifique est primordial. Il s'agit de comprendre pourquoi la couronne est environ 300 fois plus chaude que la surface du soleil et pourquoi ses particules énergétiques produisent des tempêtes électromagnétiques pouvant perturber le fonctionnement du réseau électrique sur Terre.

Prédire les vents solaires

"La sonde Parker nous aidera à faire un bien meilleur travail pour prédire quand une perturbation dans les vents solaires viendra frapper la Terre", explique Justin Kasper, un des scientifiques responsables du projet et professeur à l'université du Michigan.

"Nous allons nous trouver dans une zone passionnante, où les vents solaires, croyons-nous, seront en accélération", commente pour sa part Jim Green, directeur du département de science des planètes de la Nasa.

"Là où nous voyons de gigantesques champs magnétiques qui passeront près de nous, quand les éjections de masse de la couronne (solaire) s'élancent dans le système solaire", précise-t-il.

Le nom d'un scientifique toujours en vie

Signe de l'intérêt porté à cette mission, Parker est le seul vaisseau de la Nasa à avoir été nommé d'après un scientifique toujours en vie, l'astrophysicien Eugene Parker aujourd'hui âgé de 91 ans.

Ce dernier était le premier à développer la théorie des vents solaires supersoniques en 1958, que cette sonde qui porte son nom va maintenant étudier. Le nonagénaire s'est dit "impressionné" par la réalisation de cet engin.

La sonde est protégée par un bouclier en composite carbone d'une douzaine de centimètres d'épaisseur. Il doit protéger les instruments scientifiques qu'ils transportent d'une température de près de 1400 degrés Celsius. A l'intérieur de la sonde, il devrait cependant faire seulement 29 degrés.

L'objet le plus rapide construit par l'homme

Cela fait plus de 60 ans que les scientifiques rêvent de construire un tel engin, mais ce n'est que depuis récemment que la technologie a rendu possible la construction d'un tel bouclier.

Les outils embarqués doivent mesurer les particules à haute énergie, les fluctuations magnétiques et prendre des images pour tenter de mieux comprendre cette couronne, qui est "un environnement très étrange, peu familier pour nous", explique Alex Young, un spécialiste du Soleil à la Nasa.

"Nous écouterons également les ondes de plasma dont nous savons qu'elles circulent quand les particules bougent", complète Nicky Fox.

Quand elle sera près du soleil, Parker voyagera suffisamment rapidement pour parcourir l'équivalent d'un trajet New York-Tokyo en... une minute. Une vitesse de 700'000 km/h pour ce qui est l'objet le plus rapide jamais construit par l'homme.

ats, afp

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