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La station chinoise chute plus lentement que prévu

La plupart des fragments de la station spatiale chinoise Tiangong-1 se disperseront dans l'air et un petit nombre retombera relativement lentement avant de s'écraser, probablement en mer. © KEYSTONE/AP Fraunhofer Institute
La plupart des fragments de la station spatiale chinoise Tiangong-1 se disperseront dans l'air et un petit nombre retombera relativement lentement avant de s'écraser, probablement en mer. © KEYSTONE/AP Fraunhofer Institute


Publié le 31.03.2018


La station spatiale chinoise qui chute actuellement vers la Terre progresse plus lentement qu'initialement prévu. Elle pourrait n'entrer dans l'atmosphère terrestre que lundi matin heure GMT, a indiqué samedi l'Agence spatiale européenne (ESA).

L'agence, qui surveille le déplacement de Tiangong-1 ("Palais céleste 1") avait auparavant évoqué une fenêtre comprise entre samedi 14h00 heure suisse et dimanche après-midi.

Le module spatial ne devrait pas causer de dégâts sur Terre et offrira même lors de sa désintégration et de sa combustion dans l'atmosphère un spectacle "splendide", semblable à une pluie de météorites, ont assuré les autorités spatiales chinoises.

Dans un communiqué publié samedi, l'ESA donne une nouvelle fenêtre comprise entre dimanche après-midi et lundi matin.

Météo spatiale plus calme

L'agence explique le ralentissement de la chute de Tiangong-1 par une météo spatiale désormais plus calme.

Un flot de particules solaires aurait dû accroître la densité dans la haute atmosphère et précipiter le plongeon de la station. Mais elle n'a pas eu l'effet prévu, selon l'agence spatiale européenne.

L'incertitude demeure

La fenêtre de rentrée dans l'atmosphère terrestre reste cependant "hautement variable", a souligné l'ESA. L'incertitude demeure également quant aux lieux de chute d'éventuels débris.

"Les gens n'ont aucune raison de s'inquiéter", avait toutefois assuré cette semaine le CMSEO, le bureau chinois chargé de la conception des vols spatiaux habités. Ce genre de module spatial "ne s'écrase pas sur Terre violemment comme dans les films de science-fiction", a-t-il expliqué.

Le laboratoire Tiangong-1 a été placé en orbite en septembre 2011. Il devait effectuer une rentrée contrôlée dans l'atmosphère terrestre, mais a cessé de fonctionner en mars 2016, générant des inquiétudes quant à sa "chute".

Le risque pour un être humain d'être touché par un débris spatial de plus de 200 grammes est cependant d'un sur 700 millions, selon le CMSEO.

En mer

En 60 ans de vols spatiaux, il y a eu quelque 6000 rentrées non contrôlées de gros objets fabriqués par l'être humain, et un seul débris a touché une personne, sans la blesser, selon Stijn Lemmens, un expert de l'ESA.

A une altitude d'environ 100 km, les frottements au sein de l'atmosphère vont arracher les panneaux solaires, les antennes et d'autres éléments externes de Tiangong-1, a indiqué l'agence spatiale chinoise. La chaleur croissante et les frictions entraîneront ensuite la combustion ou l'explosion de la structure principale à quelque 80 km de la Terre, d'après la même source.

La plupart des fragments se disperseront dans l'air et un petit nombre retombera relativement lentement avant de s'écraser, probablement en mer. Les océans occupent plus de 70% de la surface terrestre.

Comme un petit avion

La station Tiangong-1 est le 50e plus gros objet à effectuer une rentrée non contrôlée depuis 1957, estime Jonathan McDowell, un astronome du Centre d'astrophysique Harvard-Smithsonian aux Etats-Unis.

"Des choses bien plus volumineuses sont tombées et n'ont pas fait de victimes", explique-t-il. "Ce sera équivalent à la chute d'un petit avion." Selon lui, les débris seront dispersés sur plusieurs centaines de kilomètres à la ronde.

Objectif Lune

La Chine a investi des milliards d'euros dans la conquête spatiale pour tenter de rattraper l'Europe et les États-Unis. Coordonnée par l'armée, cette conquête est perçue comme un symbole de la puissance retrouvée du pays. Pékin ambitionne d'envoyer un vaisseau spatial autour de Mars vers 2020, avant de déployer un véhicule téléguidé sur la planète rouge.

Le géant asiatique souhaite aussi déployer d'ici 2022 une station spatiale habitée, au moment où la station spatiale internationale (ISS) aura cessé de fonctionner. La Chine rêve également d'envoyer un homme sur la Lune.

ats, afp

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