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La stratégie russe est "dangereuse" - Celle de l'Ouest aussi

Vingt-six pays, dont les Etats-Unis et 18 membres de l'Union européenne ont expulsé 121 diplomates russes dans le cadre de représailles coordonnées du camp occidental, sans précédent même du temps de la Guerre froide (image symbolique). © KEYSTONE/EPA/PETER FOLEY
Vingt-six pays, dont les Etats-Unis et 18 membres de l'Union européenne ont expulsé 121 diplomates russes dans le cadre de représailles coordonnées du camp occidental, sans précédent même du temps de la Guerre froide (image symbolique). © KEYSTONE/EPA/PETER FOLEY


Publié le 28.03.2018


La stratégie de la Russie vis-à-vis de l'Occident est dangereuse, a estimé mardi le ministre américain de la Défense Jim Mattis. La campagne de l'Ouest contre Moscou l'est tout autant, riposte en substance l'ambassadeur russe en Australie.

Pour étayer ses dires, Jim Mattis liste plusieurs situations qui selon lui prouvent que les Russes "tentent ainsi de briser l'unité de l'Alliance atlantique" en se limitant à des actes "réfutables" pour diviser et affaiblir les démocraties. L'ancien général des Marines était interrogé lors d'une rencontre avec des journalistes au Pentagone sur la nature des agissements de la Russie.

"La Russie a choisi d'être une adversaire stratégique, au point de se livrer à des activités dangereuses", selon M. Mattis. "Ils retirent les insignes des uniformes de leurs soldats et ils vont en Crimée", a-t-il d'abord détaillé. "Ils disent qu'ils n'ont rien à voir avec ce qui se passe avec les séparatistes dans l'est de l'Ukraine", a-t-il poursuivi. "Je ne sais pas comment ils peuvent dire ça et garder leur sérieux".

"Ils soulignent qu'on ne peut pas prouver qui a tenté de tuer cette personne à Salisbury", a-t-il ajouté, jugeant "tout à fait évident" que Moscou est responsable de ce qu'il a qualifié de "tentative d'assassinat d'un homme et de sa fille". "Il est très clair qu'ils se sont mêlés des élections des autres", a encore noté le chef du Pentagone.

Une campagne "sans avenir"

La réponse à apporter à ce genre de comportement, c'est de "montrer à quel point nous sommes unis". "Notez ce qui est emblématique de tous les pays qui expulsent des diplomates russes en ce moment", a-t-il conclu. "Certains ont une reine, d'autres un président, mais ce sont tous des démocraties. Et je pense que c'est la réponse à leur apporter".

Pour l'ambassadeur russe en Australie, si les gouvernements occidentaux venaient à poursuivre leurs mesures répressives à l'égard de Moscou, la communauté internationale pourrait se retrouver dans une situation de Guerre froide. "L'Ouest doit comprendre que cette campagne contre la Russie n'a pas d'avenir", a déclaré Grigory Logvinov auprès de journalistes à Canberra.

"Il n'y a aucune preuve (de la responsabilité de la Russie). Les Britanniques s'entêtent à ne pas donner de preuve", a-t-il dit.

Solidarité

L'OTAN a annoncé mardi qu'elle avait décidé de retirer leurs accréditations à sept membres de la mission russe et de rejeter trois demandes d'accréditation supplémentaires à la suite de l'empoisonnement au Royaume-Uni de l'ex-espion russe Sergueï Skripal et de sa fille.

Ces mesures s'ajoutent aux 121 expulsions déjà décrétées depuis lundi par 26 pays, dont les Etats-Unis et 18 membres de l'Union européenne, dans le cadre de représailles coordonnées du camp occidental, sans précédent même du temps de la Guerre froide.

La semaine dernière, Londres a expulsé 23 diplomates russes présentés comme des "agents du renseignement sous couverture" et suspendu les relations bilatérales avec la Russie. Moscou a répliqué en expulsant le même nombre de diplomates et en ordonnant la fermeture du British Council.

ats, afp

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