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La vague omicron affecte davantage la région lémanique et le Tessin

L'incidence d'omicron est plus élevée dans la région lémanique et au Tessin. Les experts de la Confédération ne s'expliquent pas vraiment ces différences géographiques. © KEYSTONE/PETER KLAUNZER
L'incidence d'omicron est plus élevée dans la région lémanique et au Tessin. Les experts de la Confédération ne s'expliquent pas vraiment ces différences géographiques. © KEYSTONE/PETER KLAUNZER


Publié le 18.01.2022


La vague omicron stagne à un haut niveau, a estimé Virginie Masserey, cheffe de section à l'Office fédéral de la santé publique (OFSP) mardi devant les médias à Berne. La région lémanique et le Tessin sont les plus touchés par le nouveau variant.

Omicron prédomine à plus de 90%: la vague semble stagner à un haut niveau, a déclaré la responsable de la section Contrôle de l’infection et programme de vaccination, lors du point de presse des experts de la Confédération. Elle ne fait pas de prédiction quant à un "pic". Il est probable que le nombre de cas augmente, mais plus lentement, selon elle.

Le nombre réel d'infections est certainement bien supérieur à celui recensé par les tests et les déclarations, selon la spécialiste. De nombreuses infections sans ou avec peu de symptômes ne sont actuellement pas testées. Les nouveaux cas touchent surtout les jeunes et la population active.

Région lémanique plus affectée

L'incidence varie entre les régions. Les cantons les plus affectés sont ceux de la région lémanique ainsi que le Tessin, avec les incidences les plus élevées sur 14 jours: Genève affiche 6500 cas sur 100'000 habitants. C'est aussi la région lémanique qui voit la plus forte augmentation des hospitalisations.

"On ne s'explique pas vraiment ces différences géographiques et on ne sait pas non plus quelle en sera l'évolution", a dit Mme Masserey. Ces différences entre l'ouest et l'est de la Suisse se reflètent aussi au niveau de l'Europe, relève-t-elle. Avec le variant delta, c'était l'inverse.

Pas de vagues dans les hôpitaux

L'occupation dans les soins intensifs, stabilisée à un haut niveau, reste gérable. Jusqu'ici, il n'y a pas eu de véritable vague de malades dans les hôpitaux, a affirmé au cours du point de presse Rudolf Hauri, président de l'Association des médecins cantonaux de Suisse.

Mais il y a des différences considérables entre les régions. M. Hauri a indiqué qu'il n'y avait pas eu de transferts de patients à grande échelle d'un canton à l'autre.

S'agissant des capacités de dépistage dans les cantons, la charge de travail des autorités sanitaires cantonales reste élevée, et ce malgré la réduction des durées de quarantaines et d'isolement à 5 jours. Pour cette raison, il reste recommandé aux personnes testées positives d'aviser elles-mêmes par SMS leurs contacts les plus proches.

Immunité élevée

Du côté des vaccinations, 60% de la population est complètement vaccinée tandis que 4% des enfants de 5 à 11 ans ont eu une primovaccination. On compte environ 60'000 vaccinations quotidiennes, surtout des troisièmes doses. Plus de 3 millions de personnes ont reçu un rappel, soit 62% des personnes éligibles.

La tranche d'âge 12-15 ans n'a pas encore la possibilité de recevoir la dose de rappel. La Commission fédérale de vaccination prépare pour la fin de cette semaine des recommandations pour ce groupe d'âge, a précisé Virginie Masserey.

Le rappel contribue à réduire la propagation et renforce la durée de protection contre une évolution grave, quel que soit le variant. "Les vaccins spécifiques au variant omicron ne sont pas prêts d'être disponibles", affirme Virginie Masserey.

L'immunité élevée au sein de la population, même si elle ne protège pas d'une infection et d'une maladie bénigne, protège largement contre les hospitalisations, a insisté Mme Masserey. En outre, le variant omicron provoque des évolutions moins graves.

La règle des 2G justifiée

Dans ce contexte, se pose la question de l'utilité des certificats de vaccination et de guérison et de la règle des 2G. "On peut se demander à quoi bon limiter l'accès aux personnes vaccinées ou guéries, puisque ces dernières s'infectent et transmettent également le virus. Nous pensons que les restrictions sont toujours justifiées", déclare Mme Masserey.

Les personnes vaccinées et guéries ont moins de risque de s'infecter que les non-immunes, selon l'experte. Elles sont surtout beaucoup mieux protégées d'une évolution grave, en particulier dans les quatre mois qui suivent la vaccination de rappel ou si l'infection est récente.

Les personnes infectées par le passé avec d'anciens variants sont cependant mal protégées contre omicron, rappelle l'experte de l'OFSP. Il leur est donc recommandé de se faire vacciner, une seule dose étant suffisante.

Quarantaines en hausse

Le nombre de personnes en isolement et en quarantaine a crû par rapport à la semaine dernière, malgré la réduction de la durée de ces mesures. Selon M. Hauri, cela s'explique par le fait que les membres de la famille des personnes infectées doivent continuer à être placés en quarantaine, contrairement aux autres personnes de contact.

Les quarantaines sont aussi en hausse parce que les contaminations restent élevées, a complété Mme Masserey. Au vu de la période d'incubation plus courte d'omicron, la durée de l'isolement et de la quarantaine a été réduite de dix à cinq jours en raison du manque croissant de main-d'œuvre dans de nombreux secteurs professionnels. Sur ce front, une détente ne s'est donc pas encore produite.

Registre long Covid

La question du traitement médical des patients atteints de Covid long a aussi été abordée. Mme Masserey a rappelé que certains hôpitaux universitaires disposaient de consultations spéciales et que les médecins traitants sont par ailleurs spécialement formés pour s'occuper de ces cas de Covid long.

De son côté, M. Hauri a indiqué qu'aucun canton ne prévoyait pour l'instant de créer un centre spécialisé pour les patients de Covid long. Les médecins de famille restent les premiers interlocuteurs de ce type de patients, selon lui.

ats

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