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La victoire qu'il fallait obtenir

Haris Seferovic a mis la Suisse sur la bonne voie contre l'Irlande. © KEYSTONE/JEAN-CHRISTOPHE BOTT
Haris Seferovic a mis la Suisse sur la bonne voie contre l'Irlande. © KEYSTONE/JEAN-CHRISTOPHE BOTT


Publié le 15.10.2019


L'équipe de Suisse reste maîtresse de son destin européen. Elle s'est petitement imposé 2-0 à Genève contre l'Irlande et sera qualifiée pour l'Euro 2020 si elle bat la Géorgie et Gibraltar.

Puisque l'histoire de ce groupe D semble être cousue de fil blanc et que le récit condamne la meilleure équipe de la poule (et de très loin) à souffrir jusqu'au bout, ce mardi soir a probablement fait du bien à la sélection de Vladimir Petkovic. Qui a gratté le seul résultat envisageable pour elle et sans prendre de but qui plus est, dans une fin de rencontre à nouveau rendue anxiogène par quelques oublis helvétiques et quelques rushes désarticulés irlandais. Des rushes rendus possibles par un recul collectif helvétique incompatible avec les prétentions de grandeur affichées.

La Suisse aurait dû s'épargner un tel final en prenant ses aises. Elle n'a toutefois pas su le faire et, cette fois-ci, elle ne peut pas blâmer le portier adverse, ce Darren Randolph qui, après avoir plié sur un tir bien placé de Haris Seferovic à la 16e, n'a presque plus eu d'arrêt à réaliser... Mais, pour marquer, encore faut-il cadrer, exercice dans lequel ont échoué tour à tout Lichtsteiner (29e), Seferovic (44e) et Schär (tête sur le poteau à la 63e).

Déchet technique criard

En fait, Seferovic a été le plus proche de le faire, encore, sur une tête que Randolph a claqué en corner. L'avant-centre de Benfica a été un des Suisses les plus en vue, inscrivant (enfin) son premier but dans cette campagne poussive, son dix-huitième en sélection. Le sens du jeu et du sacrifice du Lucernois ont grandement soulagé une animation offensive qui a perdu gros quand Admir Mehmedi s'est blessé et a quitté le terrain à la 28e déjà.

Il faut toutefois relever la belle entrée en matière d'Edimilson Fernandes, qui a amené l'autogoal de Duffy sur le 2-0 à la 93e (!), mais qui n'a cependant pas tenu la distance, baissant d'intensité parallèlement à toute l'équipe. Une équipe dont le déchet technique général bride actuellement la confection de grandes soirées d'ivresse. Des erreurs balle au pied symbolisées par un Breel Embolo horripilant de fausseté.

Mais précieux aussi, par ailleurs, grâce à ses aptitudes athlétiques qui lui ont permis de perforer la défense irlandaise ou d'exercer un pressing souvent payant. C'est du reste l'attaquant de Mönchengladbach qui a obtenu un penalty (faute de main de Seamus Coleman) qu'a... raté Rodriguez, contrarié par Randolph et le poteau à la 77e.

Rien d'alarmant, mais...

Incapable d'enfoncer le clou, les Suisses ont continué de (se) faire peur, et ce même en supériorité numérique puisque Coleman, sur l'action du penalty, a reçu un (très sévère) deuxième avertissement.

Dans l'urgence qui était la sienne, l'équipe nationale a obtenu ce qu'elle devait obtenir, ni plus, ni moins. Une satisfaction donc, à la veille de deux matches qu'elle abordera en grande favorite tandis que l'Irlande et le Danemark s'entredéchireront à Dublin. Les interrogations que ce succès étriqué et brouillon soulèvent demeurent toutefois et Vladimir Petkovic va devoir apporter des réponses.

Rien d'alarmant encore, les périodes de transition balbutiée étant récurrentes pour un collectif. Mais suffisamment menaçant pour se pencher sur le cas avec le plus grand sérieux.

ats

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