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La ville de Zurich ne veut pas déclarer l'état d'urgence climatique

Même si l'exécutif de la ville de Zurich ne veut pas déclarer l'état d'urgence climatique, les autres revendications des activistes ont été entendues (ici une manifestation à Zurich en avril). © KEYSTONE/ENNIO LEANZA
Même si l'exécutif de la ville de Zurich ne veut pas déclarer l'état d'urgence climatique, les autres revendications des activistes ont été entendues (ici une manifestation à Zurich en avril). © KEYSTONE/ENNIO LEANZA


Publié le 22.05.2019


L'exécutif de la ville de Zurich ne veut pas déclarer l'état d'urgence climatique. En réponse à une pétition déposée par de jeunes activistes, le gouvernement a qualifié mercredi cette mesure de "symbolique" mais a assuré vouloir en faire plus en faveur du climat.

La pétition formulait trois exigences: proclamer l'état d'urgence climatique, réduire les émissions de gaz à effet de serre à zéro d'ici à 2030 et informer la population sur les causes et les conséquences du réchauffement. L'exécutif a salué l'engagement des jeunes et a dit s'en tenir à l'accord de Paris, qui veut limiter la hausse des températures "bien en dessous" de 2 degrés et si possible à 1,5 degré par rapport à l'ère préindustrielle d'ici à 2100.

Le gouvernement rappelle que Zurich a été la première ville de Suisse à ancrer dans le règlement communal, en 2008, des objectifs ambitieux pour atteindre la société à 2000 watts. Depuis des années, des mesures concrètes sont prises pour réduire les émissions de gaz à effet de serre et la consommation d'énergie. Depuis 1990, la consommation d'énergie par personne a diminué de 1300 watts et 1,5 tonne de CO2 par personne et par an a pu être économisée.

Mesures supplémentaires nécessaires

Cependant, les autorités reconnaissent que pour atteindre les buts fixés par l'accord de Paris, les émissions de gaz à effet de serre devront être réduites "nettement plus rapidement". C'est pourquoi l'exécutif accueille favorablement une motion parlementaire qui demande d'ancrer dans la constitution de la ville une politique climatique stricte en vue de ramener les émissions de CO2 par habitant à zéro d'ici à 2030.

Dans le cadre de la réponse à cette proposition, le gouvernement va développer le scénario "zéro tonne de CO2". Il analysera si et à quelle échéance, au sein de quelles limites systémiques, avec quelles conditions cadres et avec quelles conséquences cet objectif est réalisable. Il est également demandé au canton, à la Confédération, aux acteurs internationaux, à l'économie et aux particuliers de donner plus de poids à la protection du climat.

Pour passer de la parole aux actes, le catalogue de mesures prévues va du remplacement des systèmes de chauffage à combustible fossile au remplacement du parc de véhicules de la ville pour que sa flotte roule aux énergies renouvelables, en passant par la création d'un "forum climatique" associant des jeunes. L'information et la sensibilisation de la population seront aussi renforcées.

Etat d'urgence au niveau cantonal

Au niveau cantonal, le parlement zurichois s'est prononcé le 13 mai dernier en faveur de la déclaration de l'état d'urgence climatique. Deux postulats urgents en ce sens ont été transmis au Conseil d'Etat, qui a désormais une année pour élaborer un projet. La droite bourgeoise, qui n'est plus majoritaire au Grand Conseil après les élections cantonales du 24 mars, s'y est opposée en vain.

L'état d'urgence climatique est l'une des revendications phares des jeunes qui participent aux "grèves du climat", ce mouvement parti de Suède qui a trouvé un large écho en Suisse. Outre celui de Zurich, les parlements de Vaud et de Bâle-Ville l'ont déjà reconnu, tout comme les villes de Delémont et d'Olten (SO). A l'étranger, l'Irlande et le Royaume-Uni l'ont aussi proclamé.

ats

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