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Lara Stalder brille dans le Championnat de Suède

Lara Stalder a connu une saison de feu en Suède. © KEYSTONE/EPA/SRDJAN SUKI
Lara Stalder a connu une saison de feu en Suède. © KEYSTONE/EPA/SRDJAN SUKI
Lara Stalder avait été élue "joueuse suisse de l'année" en 2017. © KEYSTONE/PETER KLAUNZER
Lara Stalder avait été élue "joueuse suisse de l'année" en 2017. © KEYSTONE/PETER KLAUNZER


Publié le 06.06.2020


Il y a des hockeyeurs suisses qui réussissent face à des Suédois. En l'occurrence, une hockeyeuse. Lara Stalder a été élu meilleure joueuse du Championnat de Suède. Elle savoure pour Keystone-ATS.

Ce sont des images inoubliables: celles où les Suissesses ont remporté la médaille de bronze aux Jeux olympiques de Sotchi. De l'émotion pure. En plein milieu, on retrouve Lara Stalder, qui lors du match pour la 3e place contre la Suède (4-3), avait préparé le 3-2, porteur d'espoir, pour Jessica Lutz. Le 4-2 avait été inscrit dans la cage vide par Alina Müller.

Depuis lors, il y a eu pas mal de changements dans le hockey féminin en Suisse. Daniela Diaz fut dès 2016 la première coach nationale à plein temps, depuis, la soeur de Raphael Diaz est passée manager de la sélection nationale dames, un nouveau poste. Différents projets ont été lancés, par exemple, Girls Teams à des échelons inférieures. L'objectif est de tenir le taux de non-réalisation le plus bas possible. Malgré tout, comme avant, il manque une base plus large. Les Zurich Lions et Lugano sont les deux seuls clubs de National League, à entretenir une équipe dames.

C'est pourquoi les meilleures Suissesses sont actives à l'étranger à l'image de Lara Stalder. La Lucernoise de 26 ans joue en Suède depuis 2017, les deux premières saisons pour Linköping et depuis pour Brynäs. Avant l'aventure scandinave, elle avait passé quatre ans en Amérique du Nord, où elle chassait les points pour l'Université Minnesota Duluth. Elle avait disputé ses premiers matches dans l'élite suisse dès l'âge de 13 ans, ce qui en dit long sur ses capacités.

Si l'on lui suggère une comparaison entre la Suède et la Suisse, Stalder répond: "C'est comme le jour et la nuit". En Suède, elle peut pratiquer son sport en tant que semi-professionnelle. Comme "vedette" de l'équipe, elle touche un petit salaire, bénéficie d'un appartement et d'une voiture. Dès août prochain, il est prévu qu'elle travaille à 50% à côté. Auparavant, elle avait étudié pour un décrocher un bachelor en analyse de marketing et un master en stratégie et management. Elle s'entraîne l'après-midi d'abord en dehors de la glace puis dessus. "Par rapport à la Suisse, c'est un luxe."

Presque deux points par match

Stalder reste sur une saison très aboutie. En 41 matches de Championnat, elle a réussi l'impressionnant total de 46 buts et 33 assists, soit pratiquement deux points par rencontre. La clé pour cette avalanche de buts fut qu'elle ne pensait pas trop une fois sur la glace, mais qu'elle se fiait plus à son instinct. Ce ne fut pas toujours le cas par le passé. Elle a trouvé une bonne complémentarité avec la Tchèque Katerina Mrazova, qu'elle avait connue du temps de son époque universitaire. "C'est toujours un prêté pour un rendu avec elle", affirme Stalder.

Ses bonnes performances lui ont valu d'être élue non seulement meilleure attaquante de la Ligue mais également MVP (meilleure joueuse) de la saison par ses pairs. C'était la première fois que cette distinction était décernée en SDHL. "C'est vraiment un grand honneur", souligne Stalder. D'autant plus que le hockey féminin en Suède est largement suivi. Le nombre d'étrangères est illimité ce qui influence positivement la qualité du jeu. "C'est une destination toujours plus prisée pour les joueuses après le Collège en Amérique du Nord", explique la Lucernoise.

Certes, Stalder avait un temps envisagé de rester aux Etats-Unis. Finalement, elle a décidé de se rapprocher de la Suisse avec la Suède, où la vie lui plaît. Que lui manque-t-il encore pour passer un palier ? "Il me faut des entraînements ciblés et m'améliorer un peu dans tous les aspects de mon jeu."

Stalder a passé son temps de confinement en Suisse; elle était revenue fin mars. Elle s'est entraînée beaucoup avec son frère qui joue en 2e ligue. "Nous avons bien improvisé", souligne Lara Stalder. Ils ont, par exemple, utilisé la cage d'escalier. Depuis l'assouplissement de la contrainte, elle s'entraîne seule d'après le programme de son équipe.

Pour la membre d'une Guggenmusik, la joie à la perspective de la prochaine saison est grande. Son regard se porte aussi sur les Jeux olympiques de 2022 à Pékin. Elle sait que la concurrence sera forte pour décrocher un ticket olympique. Mais qui aurait pensé que les hockeyeuses seraient revenues avec une médaille de Sotchi...

ats

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