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Lausanne: le Festival de la Cité "réinvente" la ville

Myriam Kridi, directrice du Festival de la Cité, a dévoilé le programme de la 47ème édition du Festival de la Cité, qui se tient durant une semaine début juillet. © KEYSTONE/JEAN-CHRISTOPHE BOTT
Myriam Kridi, directrice du Festival de la Cité, a dévoilé le programme de la 47ème édition du Festival de la Cité, qui se tient durant une semaine début juillet. © KEYSTONE/JEAN-CHRISTOPHE BOTT


Publié le 30.05.2018


Le Festival de la Cité à Lausanne fait un pas de côté cet été sur la mal-aimée place du Tunnel. Pour le reste, les Lausannois ne sauront plus où donner de la tête avec 90 spectacles de qualité proposés gratuitement du 10 au 15 juillet.

Réinvestir la ville, Lausanne s'en préoccupe et le Festival de la Cité en fait de même, après avoir retrouvé son coeur historique l'an dernier. A la place du Tunnel, le bruit des voitures sera remplacé par "le son de la musique, la beauté du geste et des mots", a relevé Myriam Kridi, la directrice du Festival, mercredi devant la presse.

Le collectif 3615 Dakota installera ses Bains Publics sur la place du Tunnel cinq à six heures par jour. "Après un diagnostic territorial de cette place ingrate, nous travaillerons au bien-être des habitants grâce à une 'urbanothérapie'", a expliqué un des artistes.

Une deuxième grande scène

Le Festival de la Cité se verra doté d'une deuxième grande scène, La Châtelaine, adossée au Château Saint-Maire. Les amateurs de danse pourront y voir Cria de la chorégraphe brésilienne Alice Ripoll, qui revient après une première prestation Suave en 2016.

Avec Cria, la chorégraphe explore la "dancinha", un dérivé du passinho, qui lie le funk avec des musiques plus contemporaines. Elle propose encore un autre spectacle aCORdo au Caveau 12bis où quatre danseurs originaires des favelas de Rio défient l'actuel gouvernement, après la destitution de Dilma Rousseff en 2016, synthétise Simone Toendury, responsable de la programmation et de la production.

L'autre grande scène, Gran Canyon, reste dédiée à la musique: la jeune rappeuse londonienne Nadia Rose proposera son style grime tandis que la Sud-Africaine Dope Saint Jude imposera son rap, dans lequel elle injecte la critique de genres. Le Ghanéen Ata Kak, sorti de l'ombre par un coup de chance, rappera aux accents house 90's.

Le chasseur de talents américain Brian Shimkovitz avait acheté une de ses cassettes pendant un voyage au Ghana au début des années 2000, raconte le programmateur musical Vicent Bertholet. Il a mis plusieurs années à retrouver l'artiste qui l'avait produite. Une fois fait, la carrière du Ghanéen a été lancée sur le tard, à la manière d'un Sixto Rodriguez.

Du Brutal death metal

Les amateurs de Brutal death metal seront pour la première fois servis à la Cité avec le groupe Kakothanasy qui jouera en plein air sur les marches du Pont Bessières. Autre lubie du programmateur musical, le groupe russe Shortparis, une sorte de "Depeche Mode slave, un groupe que je n'aurais jamais eu l'occasion de voir si je l'avais pas fait venir."

L'enjeu d'un festival en plein air est de toucher un public non acquis, contrairement à celui qui se rend en salle, a souligné la directrice Myriam Kridi. Qui aura accompli sa mission, selon elle, quand elle aura fait du Festival de la Cité "le croisement improbable d'Avignon, du Bad Bonn Kilbi (Guin/FR) et de Baz-Art (GE)".

La Cité cette année, ce sont six scènes, auxquelles s'ajoutent douze lieux artistiques. On pourra y voir trois créations, 23 premières suisses, 90 spectacles, 180 représentations, le tout incarné par des artistes de 21 nationalités. Le budget est de 2,2 millions de francs, dont presque la moitié vient de subventions.

ats

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