La Liberté

Le bilan des inondations de Petropolis s'alourdit à 94 morts

La ville de Petropolis a déjà connu des pluies diluviennes et des glissements de terrain meurtriers à plusieurs reprises, comme ici en mars 2013 (archives). © KEYSTONE/EPA/TANIA REGO / HANDOUT
La ville de Petropolis a déjà connu des pluies diluviennes et des glissements de terrain meurtriers à plusieurs reprises, comme ici en mars 2013 (archives). © KEYSTONE/EPA/TANIA REGO / HANDOUT
La ville de Petropolis a déjà connu des pluies diluviennes et des glissements de terrain meurtriers à plusieurs reprises, comme ici en mars 2013 (archives). © KEYSTONE/EPA/TANIA REGO / HANDOUT
La ville de Petropolis a déjà connu des pluies diluviennes et des glissements de terrain meurtriers à plusieurs reprises, comme ici en mars 2013 (archives). © KEYSTONE/EPA/TANIA REGO / HANDOUT
La population, aidée des secours et de militaires, était à pied d'oeuvre mercredi. © KEYSTONE/AP/Silvia Izquierdo
La population, aidée des secours et de militaires, était à pied d'oeuvre mercredi. © KEYSTONE/AP/Silvia Izquierdo
Les rues de la ville se sont transformées en rivières de boue. © KEYSTONE/EPA/Antonio Lacerda
Les rues de la ville se sont transformées en rivières de boue. © KEYSTONE/EPA/Antonio Lacerda
Les rues de la ville se sont transformées en rivières de boue. © KEYSTONE/EPA/Antonio Lacerda
Les rues de la ville se sont transformées en rivières de boue. © KEYSTONE/EPA/Antonio Lacerda


Publié le 17.02.2022


Au moins 94 personnes sont mortes dans les inondations et glissements de terrain à Petropolis, près de Rio de Janeiro, a-t-on appris mercredi de source officielle. Le drame est survenu à la suite des pires pluies en près d'un siècle dans cette ville touristique.

Le bilan toujours provisoire n'a cessé de s'alourdir d'heure en heure au lendemain des pluies torrentielles qui ont transformé les rues du centre en rivières de boue, aplati des maisons et renversé des dizaines de voitures en cette saison des pluies particulièrement meurtrière au Brésil.

Les autorités de l'Etat de Rio de Janeiro (sud-est du Brésil) l'ont réévalué mercredi soir à "94 décès confirmés", tandis que 24 personnes ont été déclarées sauvées par les secours. Le ministère public de Rio a établi que 35 personnes avaient été "enregistrées" comme disparues dans son service de localisation des personnes, même si les pompiers et les autres autorités chargées des sauvetages n'ont pas avancé de chiffre en ce domaine.

Le bilan risque encore de s'alourdir, le nombre de disparus dans la localité de 300'000 habitants, située à 60 km au nord de Rio (sud-est du Brésil), n'ayant pas encore été établi. La ville pittoresque a reçu en quelques heures mardi soir davantage de pluies que la moyenne de tout un mois de février, selon l'agence météorologique MetSul.

Le gouverneur de l'Etat de Rio de Janeiro, Claudio Castro, a estimé lors d'une conférence de presse que se sont abattues "les pires pluies depuis 1932".

Réchauffement climatique

Le Brésil a été frappé en cette saison des pluies par des précipitations particulièrement sévères - également dans les Etats de Bahia (nord-est), Minas Gerais et Sao Paulo (sud-est) - que les experts ont liées au réchauffement climatique.

Avec le réchauffement, les risques d'épisodes de fortes précipitations augmentent, selon les scientifiques. Ces pluies, associées notamment au Brésil à une urbanisation souvent sauvage, favorisent inondations et glissements de terrain meurtriers.

Plus de 180 pompiers se trouvaient à Petropolis, avec quelque 400 militaires, fouillant la terre boueuse dans cette ville de montagne qui fut la résidence d'été de l'ancienne cour impériale fuyant la canicule de Rio.

Des équipes spécialisées en recherche et en sauvetage ont été envoyées pour renforcer les opérations de secours, avec l'appui de véhicules 4x4 et de bateaux dans la ville dévastée par des torrents de boue.

L'endroit le plus touché est Alto da Serra, une colline que de nombreuses familles descendaient mercredi en pleurant, emportant les maigres affaires qu'elles ont pu sauver, ont constaté des journalistes de l'AFP.

Rivières de boue

"Tous les gens dans la rue disent que c'est un scénario de guerre", a déclaré Wendel Pio Lourenço, un habitant de 24 ans qui participe depuis la veille aux secours. "J'ai retrouvé une petite fille engloutie dans la boue", dit le jeune homme, qui transporte un téléviseur vers une église servant de refuge.

La boue a englouti des habitations et des toits en tôle arrachés jonchaient le sol. Des voitures, emportées par des rivières de boue la veille, se retrouvaient les roues en l'air ou empilées sur d'autres véhicules.

Des commerces ont été inondés par l'eau qui a dévalé dans les rues du centre historique de Petropolis. Mercredi la quasi totalité des boutiques du centre-ville étaient fermées, à l'exception des pharmacies.

"Etat de calamité"

L'Eglise de Saint-Antoine, près de la zone la plus touchée, a ouvert ses portes à quelque 150 habitants qui ont abandonné des maisons déjà détruites ou menaçant de s'effondrer. "La plupart de ceux qui arrivent ici ont perdu des parents. C'est une situation difficile", déclare à l'AFP le père Celestino, curé de la paroisse.

La mairie de Petropolis, une ville de 300'000 habitants, a décrété mardi soir l'"état de calamité" et le gouverneur de l'Etat, Claudio Castro, s'est rendu sur place. Un deuil de trois jours a été décrété.

Depuis Moscou où il se trouve en visite et avant d'aller à Petropolis vendredi, le président Jair Bolsonaro a remercié son homologue russe Vladimir Poutine "de ses voeux de solidarité envers la population" et souhaité que "Dieu réconforte" ceux qui ont été endeuillés par "cette catastrophe".

Mise en garde

Le gouvernement brésilien a mis en garde contre un risque "très élevé" de nouveaux glissements de terrain dans la région montagneuse de Rio, "notamment à Petropolis", en raison de nouveaux épisodes de pluie qui menacent ces prochains jours et pourraient provoquer de nouvelles "inondations".

Petropolis est devenue une destination qui attire un grand nombre de touristes en quête d'histoire, de randonnées dans une nature verdoyante et d'un climat tempéré, voire frais.

L'écrivain autrichien Stefan Zweig s'y était réfugié pour fuir le régime nazi et y a mis fin à ses jours en 1942.

En janvier 2011, plus de 900 personnes avaient péri en raison de fortes pluies provoquant des inondations et des glissements de terrain dans une vaste région proche de Rio comprenant Petropolis et les villes voisines de Nova Friburgo, Itaipava et Teresopolis.

ats, afp

Articles les plus lus
Dans la même rubrique
La Liberté - Bd de Pérolles 42 / 1700 Fribourg
Tél: +41 26 426 44 11