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De l'aide attendue en Syrie depuis la Turquie après le séisme, plus de 20'000 morts

Les secouristes sont engagés dans une course contre la montre pour sauver des survivants dans un froid mordant, notamment à Golbasi. © KEYSTONE/AP/Emrah Gurel
Les secouristes sont engagés dans une course contre la montre pour sauver des survivants dans un froid mordant, notamment à Golbasi. © KEYSTONE/AP/Emrah Gurel
Les secouristes sont engagés dans une course contre la montre pour sauver des survivants dans un froid mordant, notamment à Golbasi. © KEYSTONE/AP/Emrah Gurel
Les secouristes sont engagés dans une course contre la montre pour sauver des survivants dans un froid mordant, notamment à Golbasi. © KEYSTONE/AP/Emrah Gurel
Sauveteurs et résidents s'activent dans les décombres de la ville de Harem, en Syrie, près de la frontière turque. © KEYSTONE/AP/Ghaith Alsayed
Sauveteurs et résidents s'activent dans les décombres de la ville de Harem, en Syrie, près de la frontière turque. © KEYSTONE/AP/Ghaith Alsayed
Sauveteurs et résidents s'activent dans les décombres de la ville de Harem, en Syrie, près de la frontière turque. © KEYSTONE/AP/Ghaith Alsayed
Sauveteurs et résidents s'activent dans les décombres de la ville de Harem, en Syrie, près de la frontière turque. © KEYSTONE/AP/Ghaith Alsayed
A Adiyaman, les habitants préfèrent rester à l'extérieur malgré le froid, la peur des répliques restant forte. © KEYSTONE/AP/Emrah Gurel
A Adiyaman, les habitants préfèrent rester à l'extérieur malgré le froid, la peur des répliques restant forte. © KEYSTONE/AP/Emrah Gurel
A Adiyaman, les habitants préfèrent rester à l'extérieur malgré le froid, la peur des répliques restant forte. © KEYSTONE/AP/Emrah Gurel
A Adiyaman, les habitants préfèrent rester à l'extérieur malgré le froid, la peur des répliques restant forte. © KEYSTONE/AP/Emrah Gurel


Publié le 09.02.2023


Le séisme qui a frappé le sud-est de la Turquie et le nord syrien au début de la semaine a fait plus de 20'000 morts, selon de derniers bilans qui ne cessent d'augmenter. Un premier convoi d'aide est enfin entré dans les zones rebelles du nord-ouest de la Syrie jeudi.

L'Afad, organisme de secours turc, a annoncé que 17'406 corps ont été dégagés des décombres à ce stade, et 3317 ont été dénombrés en Syrie, selon les derniers décomptes officiels et des médecins, ce qui porte à 20'783 le nombre total des décès. Selon l'Afad, la Turquie a également enregistré 70'347 blessés.

Vingt-trois millions de personnes sont "potentiellement exposées, dont environ cinq millions de personnes vulnérables", estime l'Organisation mondiale de la santé (OMS). Elle redoute une crise sanitaire majeure qui causerait encore plus de dommages que le séisme, d'une magnitude de 7,8, qui a été suivi de plus d'une centaine de secousses qui ont dévasté lundi la région.

Les organisations humanitaires s'inquiètent particulièrement de la propagation de l'épidémie de choléra, qui a fait sa réapparition en Syrie.

Jeudi soir, le directeur général de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) Tedros Tedros Adhanom Ghebreyesus a annoncé qu'il était "en route pour la Syrie.

A Tloul, un village du nord-ouest de la Syrie, les habitants ont dû fuir après qu'un barrage en terre s'est effondré sous les secousses du séisme. "Notre situation est dramatique. Regardez l'eau qui nous entoure", a déclaré un des rares habitants à être resté dans le village sinistré, tout comme les champs environnants.

"Solidarité"

Réunis en sommet à Bruxelles, les dirigeants de l'Union européenne - qui organise début mars une conférence des donateurs pour la Turquie et la Syrie - ont observé un moment de silence pour les victimes du séisme.

Ils ont envoyé une lettre à M. Erdogan exprimant leur "solidarité" avec le peuple turc et proposant d'accroître leur aide à la Turquie.

L'UE a envoyé de premiers secours en Turquie quelques heures après le séisme lundi. Mais elle n'a initialement offert qu'une aide minimale à la Syrie par le biais des programmes humanitaires existants, en raison des sanctions internationales en vigueur depuis le début de la guerre civile en 2011.

Mercredi, Damas a officiellement sollicité l'assistance de l'UE et la Commission a demandé aux Etats membres de répondre favorablement à cette requête.

Le commissaire européen Janez Lenarcic, coordinateur de l'assistance de l'Union européenne, était jeudi à Gaziantep, dans le sud-est de la Turquie, où il devait rencontrer des responsables turcs mais aussi les organisations humanitaires actives dans le nord-ouest de la Syrie, a indiqué la commission.

La Banque mondiale a annoncé qu'elle apportera une aide de 1,78 milliard de dollars à la Turquie, en premier lieu en faveur des secours, a détaillé la Banque Mondiale. Mais elle doit aussi cibler les besoins en termes de reconstruction.

Deux autres passages

Dans les zones rebelles, le séisme complique l'arrivée d'aide, rendant difficilement praticables les routes d'accès à Bab al-Hawa, unique point de passage actuellement garanti par l'ONU.

L'envoyé spécial de l'ONU, Geir Pedersen, a appelé à Genève "à ne pas politiser" l'aide à ce pays, ajoutant avoir évoqué le sujet avec des représentants des Etats-Unis et de l'Union européenne.

Et le secrétaire général des Nations-unies Antonio Guterres d'espérer que le Conseil de sécurité autorise l'ouverture de nouveaux points de passage frontaliers. Les sanctions contre la Syrie ne doivent pas interférer dans les efforts d'aide, a-t-il insisté.

De son côté, la Turquie a annoncé s'employer à ouvrir deux autres passages frontaliers avec la Syrie pour permettre d'acheminer l'aide.

Un correspondant de l'AFP a vu six camions, chargés notamment de matériel pour des tentes et de produits d'entretien, entrer en territoire syrien depuis la Turquie par le poste-frontière de Bab al-Hawa. Selon un responsable du poste-frontière, il s'agit d'une aide qui était attendue avant le séisme.

L'Organisation internationale pour les Migrations (OIM) a indiqué dans un communiqué que ce convoi, composé de six camions transportant couvertures, matelas, tentes, matériel de secours et lampes solaires devrait couvrir les besoins d'au moins 5000 personnes.

Le premier convoi d'aide aux zones rebelles est bien entré jeudi par le poste-frontière de Bab al-Hawa avec la Turquie, ont confirmé l'ONU et un responsable de ce passage.

Mais l'organisation des Casques Blancs, des secouristes qui opèrent en zones rebelles, a fait part de sa "déception", estimant que cette aide était "routinière" et non spécifique à la recherche de survivants sous les décombres.

"L'aide onusienne en question est routinière. Elle s'était arrêtée avec le séisme et vient de reprendre", a réagi l'ONG sur Twitter. "Il ne s'agit sûrement pas d'aide et d'équipements spécifiques" aux équipes de secours.

Froid glacial

Des milliers d'habitations sont détruites de part et d'autre de la frontière et les secouristes poursuivent leurs efforts pour rechercher des rescapés dans les décombres, même si la fenêtre cruciale des 72 premières heures pour retrouver des survivants s'est refermée, la situation étant en outre aggravée par un froid glacial.

A Adiyaman, le séisme a piégé dans leur hôtel totalement effondré des adolescents et leurs accompagnateurs, venus de République turque de Chypre du Nord (RTCN, reconnue par la seule Turquie) disputer un tournoi de volley-ball.

Selon Nazim Cavusoglu, ministre chypriote-turc de l'Education venu sur place, un enseignant et trois parents ont été extraits vivants mercredi soir. "Trente-trois personnes sont toujours piégées", a-t-il confié à l'AFP.

Le froid rend les conditions de vie infernales pour les rescapés. Dans la ville turque de Gaziantep (sud), les températures ont chuté tôt jeudi à -5°C.

Dans les camps de tentes du nord de la Syrie en revanche, les réfugiés avaient conscience d'avoir eu de la chance dans leur malheur.

"Le séisme était terrifiant, mais les habitants ont remercié Dieu de vivre sous des tentes après avoir vu ce qui s'est produit autour d'eux", se consolait Fidaa, une habitante du camp de Deir Ballout.

Le président turc Recep Tayyip Erdogan, en visite dans les zones sinistrées, a esquissé mercredi un mea culpa face à la montée des critiques: "Bien sûr qu'il y a des lacunes, il est impossible d'être préparé à un désastre pareil".

ats, afp

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