La sortie du Royaume-Uni de l'Union européenne, prévue le 31 octobre, "est un moment tragique pour l'Europe", déclare le président sortant de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker. Il estime cependant toujours possible de parvenir à un accord.

Le Brexit "va à l'encontre du sens de l'histoire et de l'esprit de (l'ancien homme d'Etat britannique Winston) Churchill qui en son temps plaida pour des Etats-Unis d'Europe", fait valoir le chef de l'exécutif européen, qui quittera son poste justement le 31 octobre, dans un entretien publié dimanche par le quotidien espagnol El Pais.

"Je crois que nous avons encore la possibilité de parvenir à un accord" avec Londres, estime cependant M. Juncker. Il qualifie de "constructive et en partie positive" sa rencontre lundi dernier à Luxembourg avec le Premier ministre britannique Boris Johnson.

"Je ne partage pas l'idée de ceux qui pensent que Johnson joue avec nous et avec lui-même. Je crois qu'il tente de chercher un accord acceptable aussi bien pour le Parlement britannique que pour le Parlement européen", dit-il.

M. Juncker exprime dans cet entretien un regret, à savoir que la Commission ait "décidé de ne pas intervenir" en 2016, quand le Royaume-Uni organisa un référendum sur son appartenance à l'UE et près de 52% des votants se prononcèrent en faveur d'une sortie.

M. Juncker évoque "une campagne de mensonges et fake news" avant ce référendum. Et d'ajouter: "à la Commission, nous avions décidé de ne pas intervenir, à la demande de David Cameron (Premier ministre britannique de 2010 à 2016, ndlr) et ça a été une grande erreur".

ats, afp