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Crimée : 18 morts, plus de 50 blessés dans une tuerie dans un lycée

Le président Vladimir Poutine a présenté ses condoléances aux familles des victimes (archives). © KEYSTONE/AP POOL SPUTNIK KREMLIN/MIKHAIL KLIMENTYEV
Le président Vladimir Poutine a présenté ses condoléances aux familles des victimes (archives). © KEYSTONE/AP POOL SPUTNIK KREMLIN/MIKHAIL KLIMENTYEV
Un élève a fait au moins 18 morts en attaquant son lycée en Crimée. © AP video
Un élève a fait au moins 18 morts en attaquant son lycée en Crimée. © AP video
Un étudiant de 18 ans a ouvert le feu dans un lycée professionnel de la ville de Kertch, en Crimée. © KEYSTONE/EPA KERCH.FM
Un étudiant de 18 ans a ouvert le feu dans un lycée professionnel de la ville de Kertch, en Crimée. © KEYSTONE/EPA KERCH.FM


Publié le 17.10.2018


Un élève a ouvert le feu dans le lycée technique où il étudiait mercredi à Kertch, en Crimée. Il a tué 18 personnes et en a blessé une cinquantaine, pour la plupart des adolescents, avant de lui-même trouver la mort.

Ce bilan a été fourni au cours d'une conférence de presse donnée dans cette ville par Sergueï Aksionov, le Premier ministre de cette péninsule ukrainienne annexée par la Russie en 2014, selon lequel 12 des 53 blessés sont dans un état extrêmement grave. Le Comité d'enquête, l'organisme chargé des grandes affaires criminelles en Russie, a de son côté fait savoir que l'auteur de l'attaque s'appelait Vladislav Rosliakov et était âgé de 18 ans.

M. Aksionov a dit avoir lui-même vu le corps sans vie de l'assaillant, retrouvé avec des impacts de balles dans la bibliothèque du Collège polytechnique de Kertch. Dans un premier temps, il avait affirmé sur la chaîne de télévision Rossiya 24 que le jeune homme, qui n'avait "pas d'antécédents judiciaires", s'était "suicidé avec une arme".

Faisant face à une foule de parents en colère, certains sans nouvelles de leurs enfants, le Premier ministre a affirmé que celui qu'il a décrit comme n'étant "pas un Criméen, pas même une personne" avait agi seul, tout en reconnaissant ignorer "ce qui avait poussé cette non-personne à faire ça", les enquêteurs cherchant toujours à déterminer quel avait été le mobile de son acte.

Selon l'agence de presse RIA Novosti, le domicile des parents de Vladislav Rosliakov a été perquisitionné après la tuerie. Sergueï Aksionov a ajouté que l'adolescent, qui avait fait quatre ans d'études dans ce collège, était titulaire d'une bourse et avait été jugé "pacifique" par ses professeurs, avait légalement obtenu une autorisation de port d'arme.

Sur des images diffusées sur les réseaux sociaux et provenant des caméras de vidéosurveillance de l'établissement, on peut voir un jeune homme aux cheveux courts, portant un tee-shirt blanc et un pantalon noir, dans un escalier, un fusil à la main. "Un fusil de chasse", a affirmé Igor Mikhailitchenko, un responsable local.

"Une tuerie de masse"

L'attaque a été requalifiée en "meurtre" alors qu'une enquête avait d'abord été ouverte pour "acte terroriste", a précisé le Comité d'enquête. "Ce n'est pas un acte terroriste [...], c'était une tuerie de masse causée par un seul individu", a affirmé par la suite Sergueï Aksionov à Rossiya 24.

Dans un premier temps, le Comité d'enquête avait seulement évoqué "un engin explosif non identifié bourré d'objets métalliques" déclenché dans la cantine de l'établissement. "Une fusillade s'est produite après l'explosion", a quant à lui assuré Igor Mikhailitchenko.

Le Comité d'enquête a souligné que la plupart des victimes étaient des adolescents, tandis que, sur son site internet, le Collège polytechnique de Kertch explique qu'il accueille des élèves âgés de plus de quatorze ans suivant un cursus technique et faisant leurs dernières années d'études.

"J'ai entendu des tirs"

"J'ai entendu des tirs au premier étage. Nous nous sommes tous précipités dans le couloir où des gens étaient en train de courir et de hurler qu'un homme avec une mitraillette tirait sur tout le monde", a dit à l'ADP un élève qui a souhaité conserver l'anonymat.

"Ensuite, il y a eu une puissante explosion mais heureusement j'étais déjà dehors. J'ai vu l'onde de choc qui a brisé les fenêtres", a-t-il ajouté au téléphone, très choqué.

Les premières images de télévision montraient des victimes évacuées dans des ambulances de fortune. Les victimes "ont été emmenées dans des transports en commun, dans des cars, en ambulance", a déclaré à une chaîne de télévision locale un homme au tee-shirt couvert de sang.

"Il y a quelques heures, un événement tragique a eu lieu à Kertch. Des gens sont morts, il y a beaucoup de blessés. Je présente mes condoléances aux proches des victimes", a pour sa part réagi le président Vladimir Poutine.

Le ministère russe des Situations d'urgence a décrété l'état d'urgence à Kertch et annoncé sur son compte Twister l'envoi sur place de trois hélicoptères avec du personnel médical et d'un avion.

L'armée russe, citée par les agences de presse, a de son côté décidé d'envoyer 200 militaires tandis que les médias diffusaient des images de blindés et d'hommes en tenue de camouflage se déployant autour de Kertch.

Trois jours de deuil seront observés en Crimée.

ats, afp

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