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Le chat sauvage de retour dans le canton de Fribourg

Le chat sauvage européen est plus grand que le chat domestique. Il se distingue aussi par son épaisse fourrure brune avec des rayures noires (archives). © KEYSTONE/AP/FRANK AUGSTEIN
Le chat sauvage européen est plus grand que le chat domestique. Il se distingue aussi par son épaisse fourrure brune avec des rayures noires (archives). © KEYSTONE/AP/FRANK AUGSTEIN


Publié le 22.09.2018


Le chat sauvage est de retour dans les Préalpes. Un individu a été photographié en mars dans la vallée de l'Intyamon (FR). Victime d'une chasse intensive aux XVIIIe et XIXe siècles, il avait presque disparu du pays.

Cette observation, la première dans ce secteur, a été faite dans le cadre du monitoring du lynx, a indiqué samedi à Keystone-ATS Elias Pesenti, collaborateur scientifique au service cantonal des forêts et de la faune, confirmant une information de La Liberté. Le félidé a été immortalisé par un piège photographique.

Ce chat sauvage européen ou chat sylvestre (Felis silvestris silvestris) provient vraisemblablement de la chaîne du Jura après avoir traversé le Plateau, a précisé le biologiste. Des analyses génétiques doivent encore être menées.

Une étude publiée en 2011 avait montré que plusieurs centaines de chats sauvages vivent dans le Jura suisse, beaucoup plus que ce que l'on croyait. Protégé en Suisse, le félidé a reconquis progressivement le territoire. Il est présent sur toute la chaîne du Jura, de Genève à Bâle-Campagne.

L'espèce avait complètement disparu du Plateau. Jusqu'en 2007, on ne recensait qu'une quarantaine d'individus sur l'ensemble du territoire.

Risque d'hybridation

Le chat sylvestre est un cousin éloigné des chats domestiques. On peut le reconnaître à sa plus grande taille ainsi qu'à sa robe brune et à sa queue épaisse à six rayures noires, dont le bout est également noir et arrondi.

Ce petit félin, qui se nourrit principalement de rongeurs et d'oiseaux, avait notamment été tué par le passé pour sa fourrure. Il est discret et inoffensif pour l'être humain.

Sa survie dépend essentiellement de sa capacité à échapper au trafic routier, aux chiens et... aux charmes du chat domestique, avec lequel il peut s'accoupler. Si les croisements sont trop nombreux, la souche sauvage risque de disparaître.

Le taux d'hybridation dans l'arc jurassien atteint 20%, selon M. Pesenti, qui cite une thèse publiée il y a quelques années. Un nouveau monitoring du chat sauvage, national cette fois, va être mené cet hiver par l'organisation zurichoise Wildtier Schweiz sur mandat de la Confédération.

ats

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