La Liberté

Le chef désigné de l'Usam confronté à des accusations de plagiat

Henrique Schneider (au centre) est confronté à des accusations de plagiat et de tromperie. (archives) © Keystone/ENNIO LEANZA
Henrique Schneider (au centre) est confronté à des accusations de plagiat et de tromperie. (archives) © Keystone/ENNIO LEANZA
Henrique Schneider (au centre) est confronté à des accusations de plagiat et de tromperie. (archives) © Keystone/ENNIO LEANZA
Henrique Schneider (au centre) est confronté à des accusations de plagiat et de tromperie. (archives) © Keystone/ENNIO LEANZA


Publié le 19.03.2023


Le directeur désigné de l'Union suisse des arts et métiers (Usam), Henrique Schneider, doit faire face à de graves accusations de plagiat. Il aurait aussi menti sur deux postes de professeur afin d'enjoliver son CV.

Les références aux auteurs de ses publications contiendraient des titres académiques ou des références à des études qui ne sont pas exactes, selon des recherches de la NZZ am Sonntag. Le journal s'est basé entre autres sur une expertise commandée au chercheur autrichien en plagiat Stefan Weber.

Celui-ci écrit sur son site Internet qu'Henrique Schneider est soupçonné d'avoir systématiquement plagié dans ses publications scientifiques depuis au moins dix ans.

Henrique Schneider n'a pas pu être joint dimanche pour une prise de position. Dans la NZZ am Sonntag, il admet qu'il ne porte pas de titres académiques. Il affirme intervenir chaque fois qu'il remarque que de tels titres lui sont attribués.

Contacté dimanche par Keystone-ATS, Henrique Schneider rejette toutes les accusations. Il ne porte pas de titres académiques et intervient chaque fois qu'il remarque que de tels titres et fonctions lui sont associées, explique-t-il.

En ce qui concerne les accusations de plagiat, il affirme rédiger ses textes "avec le plus grand soin, en mentionnant les sources littéraires et les citations". "A mes yeux, j'exclus que ces publications contiennent des plagiats", poursuit M. Schneider. Les textes ont passé des "peer reviews" (revue par des pairs, ndlr) et un processus de rédaction qui vérifie l'originalité du texte.

Selon lui, les reproches de la NZZ am Sonntag sont imprécis. En particulier, l'article ne fait pas de distinction entre ce qu'il dit de lui et ce que d'autres disent de lui. Mais il va bien sûr se pencher sur le rapport de l'expert autrichien. L'Usam n'était pas joignable pour une prise de position.

65 plagiats de texte et deux abus de titre

Le chercheur Stefan Weber a documenté un total de 65 plagiats de texte dans dix publications scientifiques et journalistiques de M. Schneider. Dans son expertise, M. Weber dit avoir trouvé des fragments de plagiat parfois longs de plusieurs paragraphes. Les sources des plagiats sont, entre autres, Wikipedia, l'Encyclopédie de philosophie de Stanford et un mémoire de fin d'études déposé à Lucerne.

L'expert a également constaté deux abus de titre dans les données d'auteur de diverses publications de M. Schneider. Contrairement à ce qu'il a déclaré en 2011 et 2015, Henrique Schneider n'a jamais été professeur à l'Université de Vienne ni à celle de Graz.

Pour l'expert, il est "déconcertant, voire incompréhensible" que personne n'ait remarqué les faux titres malgré le "peer review" dans les revues spécialisées. Il est tout aussi incompréhensible que même des maisons d'édition renommées n'aient pas découvert les plagiats.

Henrique Schneider a été élu directeur de l'usam en février. Il doit succéder le 1er juillet à Hans-Ulrich Bigler, qui quitte ses fonctions pour raison d'âge après quinze ans à ce poste. Agé de 45 ans, M.Schneider travaille pour l'Usam depuis 2010. Depuis 2015, il y est directeur-adjoint, responsable des dossiers "politique économique" et "durabilité".

ats

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