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Le chef du renseignement allemand dans la tourmente

"Hans-Georg Maassen doit partir, et, je vous le dis, il partira", a déclaré Andrea Nahles aux journalistes samedi soir. © KEYSTONE/EPA/ARMANDO BABANI
"Hans-Georg Maassen doit partir, et, je vous le dis, il partira", a déclaré Andrea Nahles aux journalistes samedi soir. © KEYSTONE/EPA/ARMANDO BABANI


Publié le 16.09.2018


Le renseignement intérieur allemand, le BfV, est resté sans réaction pendant plusieurs mois face à des rapports s'inquiétant de certaines sections locales du parti d'extrême droite Alternative pour l'Allemagne (AfD). Son chef est déjà sur la sellette.

Cet article, publié par le Bild am Sonntag, est susceptible de fournir un nouvel argument à ceux qui appellent à la destitution du président du BfV, Hans-Georg Maassen. Celui-ci est accusé d'avoir minimisé les violences contre les migrants à Chemnitz, une ville de la partie est de l'Allemagne. Certains se sont même interrogés sur ses relations avec les membres de l'extrême droite.

La chancelière conservatrice Angela Merkel et son ministre de l'Intérieur Horst Seehofer, doivent justement se réunir mardi pour discuter du sort de Hans-Georg Maassen avec Andrea Nahles, la présidente du Parti social-démocrate, membre de la coalition au pouvoir. Andrea Nahles demande le limogeage du chef du BfV.

"M. Maassen doit partir, et, je vous le dis, il partira", a déclaré Andrea Nahles aux journalistes samedi soir.

Enquête ouverte

Hans-Georg Maassen a été critiqué après avoir déclaré qu'il n'était pas convaincu que des membres de l'extrême droite aient attaqué des migrants à Chemnitz. Il a mis en doute l'authenticité d'une vidéo montrant des extrémistes de droite pourchassant des migrants à Chemnitz, dans l'est du pays. Il a depuis déclaré que ses commentaires avaient été mal compris.

La police a ouvert une enquête après des accusations de violence anti-migrants et de nombreux cas de personnes faisant le salut hitlérien lors des manifestations qui ont éclaté à Chemnitz après l'arrestation d'un Irakien et d'un Syrien dans le cadre de l'enquête sur le meurtre d'un Allemand à l'arme blanche.

La question des relations entre Hans-Georg Maassen et l'extrême droite s'est déjà posée par le passé. Cette année, une ancienne dirigeante de la jeunesse de l'AfD, Franziska Schreiber, a déclaré que Maassen avait expliqué à l'ancienne dirigeante de l'AfD, Frauke Petry, la façon dont le parti pouvait éviter d'être placé sous surveillance par son agence. Il a nié avoir donné de tels conseils.

Puis, la semaine dernière, le BfV a été contraint de démentir une information du radiodiffuseur public ARD selon laquelle Hans-Georg Maassen avait évoqué avec un parlementaire de l'AfD certaines parties d'un rapport de son agence avant sa publication.

Six mois

Les dernières allégations, qui sont publiées par l'édition dominicale Bild am Sonntag, portent sur des rapports envoyés par des responsables de la sécurité des Länder de Brême et de Basse-Saxe au BfV concernant les sections jeunesse de l'AfD dans leurs États et leurs liens présumés avec les extrémistes.

Les deux Länder ont placé les sections AfD sous surveillance, mais leurs rapports "ont été laissés intacts au siège du BfV pendant six mois", a déclaré au Bild un haut responsable des renseignements.

Maassen, quant à lui, demande à ce que les effectifs de son agence soient plus que doublés d'ici à 2021 et passent à 6000 personnes, rapporte le magazine allemand Der Spiegel, dans sa dernière livraison parue samedi, sur la foi de sources au ministère de l'Intérieur.

ats, reu

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