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Le Conseil communal soutient la suspension de deux municipaux

La Municipalité de Vevey (de gauche à droite) Etienne Rivier, PLR, Elina Leimgruber, Les Verts, Michel Agnant, Vevey Libre et Jerome Christen, Vevey Libre, ont pu entendre les conseillers communaux débattre de la suspension des deux municipaux de Vevey Libre. Ils ont accepté un postulat en ce sens. © KEYSTONE/JEAN-CHRISTOPHE BOTT
La Municipalité de Vevey (de gauche à droite)  Etienne Rivier, PLR, Elina Leimgruber, Les Verts, Michel Agnant, Vevey Libre et Jerome Christen, Vevey Libre, ont pu entendre les conseillers communaux débattre de la suspension des deux municipaux de Vevey Libre. Ils ont accepté un postulat en ce sens. © KEYSTONE/JEAN-CHRISTOPHE BOTT


Publié le 11.10.2018


La Municipalité de Vevey va devoir étudier la suspension de ses membres Jérôme Christen et Michel Agnant. Un postulat en ce sens déposé par l'UDC, le PLR et le PS a passé la rampe à une petite majorité du Conseil communal jeudi.

L'exécutif communal devra envisager cette piste et s'il se prononce en sa faveur, demander au Conseil d'Etat d'intervenir. Pour beaucoup, il s'agissait d'être cohérent. "C'est une question d'égalité de traitement", a ainsi défendu l'UDC Bastien Schobinger. "Il faut appliquer le même principe qui a prévalu pour Lionel Girardin".

Ce dernier a été suspendu de ses fonctions de municipal au printemps après l'ouverture d'une enquête pénale pour gestion déloyale et abus de confiance. La semaine dernière, 24 heures révélait que des perquisitions avaient été menées chez les municipaux de Vevey Libre sous le coup d'une instruction pénale pour violation du secret de fonction.

A gauche, le texte a également trouvé du soutien. Sans son adoption il sera "impossible de travailler de manière sérieuse, quel que soit le bord politique", a argumenté d'Isabel Jerbia. Toujours au sein du groupe, le postulat a par ailleurs été jugé "pondéré et juste".

Trou de souris

Que nenni a rétorqué Nicolas Bonjour de Vevey Libre. Et de s'interroger: les deux municipaux ne sont-ils pas des lanceurs d'alerte? Et peut-on mettre les soupçons de gestion déloyale et de conflit d'intérêts à l'égard de Lionel Girardin au même niveau que ceux de violation du secret de fonction qui visent Jérôme Christen et Michel Agnant? "Nous sommes face à un trou de souris dans lequel on essaie de faire passer un éléphant", a-t-il conclu.

Au final, le postulat a été accepté et renvoyé à la Municipalité par 43 oui contre 35 non et 5 abstentions. A noter que le texte attend également de celle-ci qu'elle étudie l’opportunité de demander au Conseil d’Etat de repourvoir les sièges vacants. Lionel Girardin, élu sous la bannière socialiste, a lui été remplacé par Michel Renaud.

Plainte contre Girardin

S'agissant toujours de Lionel Girardin, la syndique Elina Leimgruber a par ailleurs indiqué que la Municipalité avait pris connaissance de nouveaux éléments et décidé le jour même de déposer formellement plainte à son encontre. Elle n'a pas fourni davantage de détails à ce propos.

Un peu plus tôt, devant le Conseil communal, une quinzaine de personnes se sont réunies pour exprimer leur ras-le-bol face à cette crise interne. Elles y ont fait circuler une pétition qu'elles ont remise au président de l'organe délibérant.

Au travail

Le texte demande à l'exécutif "in corpore de se remettre au travail avec toute l'attention voulue ou de démissionner à la fin de l'année, ouvrant ainsi la voie à des élections et à un nouveau départ".

Si la syndique n'a pas caché qu'à titre personnel, elle comprenait la demande de démission en bloc, elle n'y voit toutefois pas une solution. Qu'est-ce que cela réglerait d'ouvrir une vacance générale à la veille de la Fête des Vignerons, a-t-elle ainsi lâché. Et d'ajouter que malgré les problèmes, l'administration communale fonctionne.

Crise qui dure

A Vevey, la crise couve depuis l'an dernier. En décembre 2017, un processus de médiation suite à des tensions internes à la Municipalité avait été interrompu.

La situation s'est encore envenimée au printemps 2018 après la révélation des soupçons à l'encontre de Lionel Girardin. Alors qu'il était président de la fondation Apollo, active dans le logement social, l'homme affilié au PS aurait confié des mandats rémunérés à des proches. Il est aussi soupçonné d'avoir exercé au sein de la structure un travail rémunéré via sa propre société, ce qui est interdit pour les fondations d'utilité publique exonérées d'impôts.

ats

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