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Le Conseil d'Etat veut vendre six cures pour 6 à 8 millions

La cure de Chesalles-Moudon fait partie des six que le Conseil d'Etat vaudois veut vendre. © KEYSTONE/ADRIEN PERRITAZ
La cure de Chesalles-Moudon fait partie des six que le Conseil d'Etat vaudois veut vendre. © KEYSTONE/ADRIEN PERRITAZ


Publié le 21.03.2019


Le Conseil d'Etat vaudois veut vendre six cures pour un montant de 6 à 8 millions de francs. Les édifices ne présentent pas de valeur historique marquée et sont inoccupés. La section vaudoise de Patrimoine suisse est satisfaite, pour autant que la vente s'arrête là.

Les six cures sont celles d'Aigle, Ballens, Chesalles-Moudon, La Chaux (Sainte-Croix) Mont-la-Ville et Suchy. Elles ne répondent plus aux besoins de l'Eglise réformée. Elles ont été construites ou acquises après 1845, note jeudi le communiqué.

Corpus historique

Ces six cures n'appartiennent pas au corpus historique des cures construites par les autorités bernoises ou vaudoises entre 1536 et 1845, souligne le gouvernement. De plus, la stratégie immobilière de l'Etat prévoit la possibilité de se défaire d'immeubles devenus inutiles aux missions de l'Etat.

Pour expliquer sa volonté, l'exécutif détaille la facture éventuelle et les recettes. Les travaux de conservation et de rénovation qu'il faudrait entreprendre sont estimés à 1,5 million de francs. Le produit des ventes devrait quant à lui se situer entre 6 et 8 millions de francs.

Communes prioritaires

La mise aux enchères se déroulera par appel d'offres public. Les communes seront prioritaires "sous certaines conditions", souligne le Conseil d'Etat. Pour rappel, le projet initial avancé en juillet 2015 par Pascal Broulis mentionnait la vente d'une vingtaine de cures.

Interrogé par Keystone-ATS, le chef du département des finances indique la volonté du gouvernement de "séquencer les choses". Plus tard, de l'argent sera peut-être demandé au parlement pour restaurer ou entretenir d'autres cures.

Interprétation divergente

A la question de savoir si le Conseil d'Etat a renoncé à vendre les quatorze autres cures, Pascal Broulis déclare "qu'il est prématuré de dire quoi que ce soit à ce sujet. Non, ce n'est pas comme ça qu'il faut le prendre".

De son côté, la section vaudoise de Patrimoine Suisse indique être "satisfaite" de la décision de ne vendre que ces six cures ne faisant pas partie du corpus historique. C'était la position défendue par l'association lors de la rencontre avec Pascal Broulis l'automne dernier, précise la présidente Béatrice Lovis. Une pétition contre la vente des 20 édifices avait recueilli 1200 signatures.

Mise en garde

La responsable estime avoir entendu lors de la réunion la promesse que l'opération de vente s'arrêterait là. Si un nouveau lot de cures venait à être mis sur le marché, Patrimoine Suisse se remobiliserait. "Les cures historiques, on ne les lâchera pas", met-elle en garde.

Les cures d'Aigle et Mont-la-Ville sont classées en note 2 (importance cantonale), celles de Chesalles-Moudon et Suchy en note 3 (intérêt local) et les deux dernières Ballens et La Chaux en note 4.

Première vente

Le Conseil d'Etat précise qu'il classera les deux cures en note 2 aux monuments historiques et celles en note 3 à l'inventaire des bâtiments. Une première opération de vente de 18 cures vaudoises s'était achevée en 2012 pour un montant de 15,8 millions de francs.

ats

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