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Le déclin des vieux arbres menace capricornes et autres coléoptères

"Certaines espèces de coléoptères ont besoin de vieux arbres qui mettent des centaines d'années à pousser", souligne Jane Smart, de l'UICN. © KEYSTONE/AP/PETER DEJONG
"Certaines espèces de coléoptères ont besoin de vieux arbres qui mettent des centaines d'années à pousser", souligne Jane Smart, de l'UICN. © KEYSTONE/AP/PETER DEJONG


Publié le 05.03.2018


De nombreuses espèces de coléoptères se trouvent menacées d'extinction. Ils font les frais de la disparition accélérée des grands arbres anciens en Europe, indique l'Union internationale pour la conservation de la nature (UICN).

Selon un rapport paru lundi, le risque d'extinction dû à ce facteur précis concerne près d'un cinquième (18%) des espèces étudiées de coléoptères "saproxyliques" (dépendant de bois mort ou en décomposition pour se nourrir). Ce chiffre pourrait même être plus élevé, les experts manquant de données pour environ un quart des 700 espèces étudiées.

Or ces insectes sont essentiels au recyclage des nutriments dans les écosystèmes et à l'alimentation des oiseaux et mammifères. Certains sont aussi des pollinisateurs, note l'UICN, organisation non-gouvernementale internationale qui surveille l'état de la faune et de la flore dans le monde.

Centaines d'années nécessaires

"Certaines espèces de coléoptères ont besoin de vieux arbres qui mettent des centaines d'années à pousser", souligne Jane Smart, de l'UICN. "Les efforts de préservation doivent donc se concentrer sur des stratégies de long terme destinées à protéger les arbres anciens d'Europe, afin que les coléoptères continuent à rendre des services vitaux pour les écosystèmes".

Par exemple, le Stictoleptura erythroptera, présent dans toute l'Europe, dépend de grands arbres dotés de cavités pour leur développement larvaire. La perte des grands arbres constitue pour ce type de "capricorne" la principale menace, plus encore que d'autres facteurs (urbanisation, recrudescence des feux de forêt, développement touristique, etc).

Progrès

Le rapport, établi avec le concours de 80 experts, note cependant les progrès réalisés par le secteur forestier.

"La quantité de bois mort dans les forêts européennes a régulièrement augmenté ces dernières années, aussi parce que les exigences de l'UE en matière de biodiversité ont été intégrées dans les plans de gestion forestière", souligne Humberto Delgado Rosa, de la Commission européenne, qui a financé l'étude. "Ce qui montre qu'une mise en oeuvre appropriée des politiques environnementales européennes porte ses fruits", ajoute-t-il.

ats, afp

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