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Le double attentat-suicide à Bagdad fait 32 morts et 110 blessés

Un double attentat-suicide a frappé un marché de vêtements d'occasion de Bagdad (archives). © KEYSTONE/EPA/AHMED JALIL
Un double attentat-suicide a frappé un marché de vêtements d'occasion de Bagdad (archives). © KEYSTONE/EPA/AHMED JALIL
Un double attentat-suicide a frappé un marché de vêtements d'occasion de Bagdad (archives). © KEYSTONE/EPA/AHMED JALIL
Un double attentat-suicide a frappé un marché de vêtements d'occasion de Bagdad (archives). © KEYSTONE/EPA/AHMED JALIL


Publié le 22.01.2021


Trente-deux personnes ont été tuées et 110 autres blessées jeudi par deux kamikazes du groupe Etat islamique (EI) qui se sont fait exploser sur un marché du centre de Bagdad. C'est l'attaque la plus meurtrière depuis trois ans dans la capitale irakienne.

Un premier homme a déclenché sa ceinture explosive au beau milieu de vendeurs et de badauds sur le marché de vêtements d'occasion de la place Tayaran, a expliqué le ministère de l'Intérieur. Alors qu'un attroupement se formait pour tenter de venir en aide aux victimes, un second kamikaze a fait détoner ses explosifs, a-t-il ajouté.

L'attaque a été revendiquée dans la nuit de jeudi à vendredi par l'EI.

Le ministre de la Santé Hassan al-Tamimi a précisé que les 32 morts ont tous été tués sur place. Les médecins, eux, disent redouter que le bilan ne continue de grimper dans la métropole de dix millions d'habitants où le ministère de la Santé a annoncé avoir placé l'ensemble du personnel médical en état d'alerte maximale.

Sur la place, carrefour très passant de Bagdad, des flaques de sang étaient visibles, de même que des lambeaux de vêtements déchiquetés par les explosions, a constaté un photographe de l'AFP. Soldats et ambulanciers étaient déployés en masse sur la place, les premiers bloquant les accès et les seconds s'activant à déplacer des corps ou à aider des blessés, dans un ballet d'ambulances aux sirènes entêtantes.

Un attentat avec exactement le même mode opératoire avait déjà endeuillé cette même place, faisant 31 morts, il y a trois ans quasiment jour pour jour.

Elections anticipées

Comme en 2018, cette attaque intervient alors que les autorités discutent de l'organisation d'un scrutin législatif, une échéance régulièrement accompagnée de violences en Irak. Les élections anticipées d'un nouveau Parlement avaient été promises par le gouvernement pour juin. Mais les autorités proposent actuellement de les reporter à octobre afin de donner plus de temps à la Commission électorale pour organiser ce scrutin.

De nombreux politiciens disent toutefois douter de la tenue d'une élection anticipée -en juin comme en octobre- car la condition sine qua non est une dissolution du Parlement. Or, seuls les députés peuvent voter leur propre dissolution et aucun n'a donné d'assurance en ce sens.

Acte horrible

Le président Barham Saleh a dénoncé sur Twitter des "tentatives malignes de faire trembler la stabilité du pays". "Un acte aussi horrible n'attaquera pas la marche de l'Irak vers la stabilité et la prospérité", a indiqué de son côté la mission de l'ONU en Irak.

Dans la nuit de jeudi à vendredi, le groupe Etat islamique a revendiqué l'attaque, menée selon un mode opératoire déjà utilisé par le passé par le groupe djihadiste qui a occupé près du tiers de l'Irak en 2014 avant que Bagdad ne déclare avoir gagné sa guerre contre les djihadistes fin 2017.

Depuis, des cellules djihadistes se terrent dans les nombreuses zones montagneuses et désertiques du pays. Jusqu'ici toutefois, l'EI n'a revendiqué que des attaques de faible envergure, menées généralement de nuit contre des positions militaires dans des zones isolées, loin des villes. Les derniers attentats ayant fait plusieurs morts à Bagdad remontent à juin 2019.

ats, afp

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