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Le FIFDH à Genève va brandir en mars les révoltes mondiales

La directrice générale du FIFDH Isabelle Gattiker veut mettre cette année l'accent du festival sur les contestations observées dans de nombreux pays (archives). © KEYSTONE/MARTIAL TREZZINI
La directrice générale du FIFDH Isabelle Gattiker veut mettre cette année l'accent du festival sur les contestations observées dans de nombreux pays (archives). © KEYSTONE/MARTIAL TREZZINI
La directrice générale du FIFDH Isabelle Gattiker a relevé à quel point le format du festival est devenu rare dans le monde alors que le festival va mettre l'accent sur les révoltes observées dans de nombreux pays. © KEYSTONE/SALVATORE DI NOLFI
La directrice générale du FIFDH Isabelle Gattiker a relevé à quel point le format du festival est devenu rare dans le monde alors que le festival va mettre l'accent sur les révoltes observées dans de nombreux pays. © KEYSTONE/SALVATORE DI NOLFI


Publié le 18.02.2020


Le Festival du film international sur les droits humains (FIFDH) va analyser du 6 au 15 mars prochain à Genève les révoltes dans le monde. La lutte pour le climat, portée par les jeunes, sera notamment au centre de la distribution et des débats.

Le festival est "un événement libre, profondément politique", a affirmé mardi devant la presse la directrice générale Isabelle Gattiker. Une plateforme devenue rare dans le monde, selon elle. Depuis un an, le FIFDH, qui se revendique comme la rencontre internationale la plus importante sur le cinéma et les droits de l'homme, s'est déplacé dans quinze pays. Loin de Genève, "on se rend compte à quel point le festival résonne", dit Mme Gattiker.

Pour cette 18e édition, la priorité est mise sur les révoltes dans le monde. "Des millions de personnes sont dans la rue. Face aux fractures, cette édition du FIFDH met en lumière la voix de la jeunesse", affirme la directrice générale. De nombreux films au programme aborderont le thème du climat. Les effets pour la Suisse et l'action judiciaire seront notamment discutés en marge de ceux-ci.

Les activistes suisses Océane Dayer et Marie-Claire Graf, ainsi que la conseillère aux Etats Lisa Mazzone (Verts/GE) seront de la partie. Leur camarade brésilienne Claudelice Da Silva Santos mettra l'accent sur la situation en Amazonie, avant de s'exprimer à Berne devant les parlementaires fédéraux.

"Il s'est passé pas mal de choses en Suisse" sur le climat, relève la responsable éditoriale des débats, Caroline Abu Sa'Da. Le festival veut tenter d'évaluer comment la société peut se réorganiser face à ces problèmes.

Hong Kong et Khashoggi

Cette 18e édition ne se limitera pas aux questions climatiques. Elle ne mentionnera toutefois pas directement le coronavirus, dévoilé à deux mois à peine du festival. Cette thématique sera abordée lors de discussions sur la Chine, ajoute Mme Abu Sa'Da.

Plusieurs militants actifs dans des soulèvements viendront témoigner. La Soudanaise Tahani Abass se voit dédier cette édition du festival. Un activiste de Hong Kong sera aussi présent, de même que le directeur exécutif de l'ONG Human Rights Watch (HRW) Kenneth Roth, refoulé il y a quelques mois de la région autonome chinoise.

Autre situation discutée, celle des violences policières. Mais aussi l'affaire Jamal Khashoggi. La fiancée du journaliste saoudien assassiné et la rapporteuse spéciale de l'ONU qui avait mis en cause le prince héritier saoudien Mohammed Ben Salmane, Agnès Callamard, sont attendues.

Les jurys de la compétition seront présidés par la productrice suisse Claudia Bluemhuber pour la fiction et par la cinéaste et activiste américaine Pamela Yates pour le documentaire. La première lancera une initiative liée aux Objectifs de développement durable (ODD) pendant la rencontre genevoise.

Films suisses en première mondiale

Côté suisse, deux films seront montrés en première mondiale, dont "Délit de souveraineté" qui relève la situation de centaines de Suisses condamnés chaque année pour avoir assisté des migrants. L'ouverture du festival honorera, elle, les 60 ans du droit de vote des femmes à Genève.

Régulièrement critiqué pour le manque de contradicteurs dans les débats sur les droits de l'homme, le festival affirme tenter de répondre à cette inquiétude. Mais il fait face à "pas mal de refus", dit Mme Abu Sa'Da. Une discussion liée aux effets du droit international humanitaire (DIH) sur la guerre devrait toutefois révéler des divergences.

Côté artistique, le festival explore aussi toujours de nouvelles offres, d'expositions à la photo en passant par l'opéra ou l'ouvre du Français Ernest Pignon-Ernest, pionnier du street-art à l'honneur cette année.

Au total, le FIFDH va se décliner dans plus de 60 sites dans la région genevoise, en France voisine et dans plusieurs cantons. Parfois dans des hôpitaux, des centres de détention ou des sites d'hébergement de migrants.

Au total, près de 200 composantes et 280 intervenants sont attendus lors du festival. Le budget, doté de 2,1 millions de francs, a encore augmenté, avec une extension de 5%.

ats

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