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Le FPÖ (extrême-droite) veut remettre à plat son histoire

Les caciques du FPÖ lors de l'annonce mardi à Vienne de la mise en place de cette commission © KEYSTONE/APA/APA/HERBERT NEUBAUER
Les caciques du FPÖ lors de l'annonce mardi à Vienne de la mise en place de cette commission © KEYSTONE/APA/APA/HERBERT NEUBAUER


Publié le 13.02.2018


Le parti de la liberté autrichien (FPÖ, extrême-droite) a annoncé mardi la mise en place d'une commission pour remettre à plat son histoire. Deux mois après son entrée dans le gouvernement du chancelier Sebastian Kurz, le parti veut faire oeuvre de respectabilité.

Cette initiative intervient après plusieurs incidents ayant impliqué des membres du parti, notamment un cadre régional qui a dû démissionner en janvier après la découverte d'un corpus de chants nazis au sein d'une corporation pangermaniste dont il était un dirigeant.

"Beaucoup de reproches ont été formulés à l'encontre du FPÖ, pour beaucoup injustifiés, pour d'autres, il faut bien le dire, justifiés", a expliqué le chef du groupe parlementaire de ce parti, Walter Rosenkranz, lors d'une conférence de presse à Vienne.

"Nous faisons face au reproche latent selon lequel au sein du FPÖ les idées nazies et néonazies sont tolérées. Non, ce n'est pas toléré et ceux qui croient pouvoir imposer de telles idées chez nous n'ont rien à faire dans le parti", a ajouté M. Rosenkranz.

Chercheurs et historiens

Dirigée par l'ex-député FPÖ Wilhelm Brauneder, un professeur d'université à la retraite, la commission invitera des chercheurs ou organismes indépendants à s'associer aux travaux. Parmi ceux-ci, le Centre de documentation et d'archive sur la résistance, une organisation de référence spécialisée dans la recherche sur le nazisme et le néonazisme en Autriche, très critique envers le FPÖ.

La création de cette commission, dont un rapport d'étape doit être rendu à l'automne, avait été promise le mois dernier par Heinz-Christian Strache, le chef du FPÖ et vice-chancelier autrichien.

Démocratie reconnue

Dans un déclaration solennelle, le parti a en outre souligné mardi "reconnaître sans réserve la République d'Autriche, la démocratie, le parlementarisme et l'Etat de droit".

La position du FPÖ concernant le statut de l'Etat autrichien a longtemps été ambigüe, le courant pangermaniste considérant l'Autriche, qu'Adolf Hitler avait annexée en 1938, comme une simple province allemande.

"En tant que membres du gouvernement, nous avons une responsabilité particulière", a relevé le secrétaire général du FPÖ, Harald Vilimsky, soulignant que sa formation politique "rejette clairement le nazisme, le racisme et l'antisémitisme".

Lui-même proche de cercles néonazis dans sa jeunesse, Heinz-Christian Strache s'est efforcé ces dernières années de polir l'image du parti, à la tête duquel il a succédé à Jörg Haider en 2005.

ats, afp

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