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Le G20 veut plus de dialogue sur les questions commerciales

Au G20, le bras de fer commercial se poursuit et le FMI a prévenu que le conflit pourrait entamer la croissance mondiale. © KEYSTONE/EPA G20/G20 / HANDOUT
Au G20, le bras de fer commercial se poursuit et le FMI a prévenu que le conflit pourrait entamer la croissance mondiale. © KEYSTONE/EPA G20/G20 / HANDOUT
L'aggravation des tensions commerciales représente un risque pour la croissance mondiale, estiment les ministres des Finances du G20. © KEYSTONE/AP/GUSTAVO GARELLO
L'aggravation des tensions commerciales représente un risque pour la croissance mondiale, estiment les ministres des Finances du G20. © KEYSTONE/AP/GUSTAVO GARELLO


Publié le 22.07.2018


Les ministres des Finances des grandes puissances économiques, réunis à Buenos Aires, estiment que l'aggravation des tensions géopolitiques et commerciales représente un risque qui gagne en ampleur pour la croissance mondiale. Ils en appellent à plus de dialogue.

Dans ce document, le G20 observe que les économies émergentes sont mieux préparées à d'éventuels chocs externes, mais aussi qu'elles restent confrontées à des difficultés tenant à des éléments tels que la volatilité de marché ou encore le risque de retournement des flux de capitaux.

"La croissance économique mondiale est toujours là et le chômage est au plus bas depuis une dizaine d'années; toutefois la croissance est moins synchronisée ces derniers temps et les risques baissiers à court et moyen termes se sont développés", lit-on dans le communiqué.

"Citons des faiblesses financières accrues, des tensions géopolitiques et commerciales plus vives, des déséquilibres mondiaux, des inégalités et une croissance structurellement faible, surtout dans certaines économies avancées".

Les grands argentiers du G20 soulignent que des réformes de fond s'imposent pour développer le potentiel de croissance économique et confirment l'engagement de la précédente réunion, en mars, de s'abstenir de toute dévaluation compétitive susceptible d'avoir des effets préjudiciables sur la stabilité financière mondiale.

Conclusions confirmées

Les ministres confirment aussi les conclusions des chefs d'Etat et de gouvernement du G20, établies lors de leur sommet à Hambourg en juillet 2017, en particulier celles voulant que le commerce soit un moteur de la croissance mondiale et mettant l'accent sur l'importance des accords commerciaux multilatéraux.

"Nous (...) prenons acte de la nécessité de mettre en avant le dialogue et les initiatives destinées à atténuer les risques et à rehausser la confiance", est-il écrit dans le document. "Nous nous employons à développer la contribution du commerce à nos économies".

Le communiqué de la réunion ministérielle de mars se bornait à constater qu'il fallait "poursuivre le dialogue". La réunion de Buenos Aires intervient dans un contexte commercial tendu entre les Etats-Unis, la Chine et d'autres grandes puissances commerciales.

Washington avait fait savoir en mars que des droits de douane de 10% seraient imposés sur l'acier et l'aluminium importés, provoquant une riposte de l'Union européenne (UE).

Nouvelles menaces de Trump

Le 1er juillet, les Etats-Unis et la Chine se sont mutuellement infligés des droits de douane sur 34 milliards de dollars d'importations respectives. Donald Trump menace à présent d'appliquer de nouveaux droits, peut-être sur plus de 500 milliards de dollars d'importations de Chine, soit la totalité des importations chinoises des Etats-Unis en 2017.

Le président américain étudie aussi la possibilité de prélever 25% de droits de douane sur les importations d'automobiles, ce qui serait un choc à la fois pour l'Europe et le Japon.

Le secrétaire au Trésor américain Steve Mnuchin voulait profiter de la réunion de Buenos Aires pour proposer des accords de libre-échange à l'Europe et au Japon, Washington tentant de rallier ses alliés à sa cause dans son bras de fer contre la Chine.

L'Union européenne ne peut envisager de négocier un accord de libre-échange avec les Etats-Unis s'ils ne renoncent pas aux droits de douane sur l'acier et l'aluminium, a rétorqué samedi le ministre français des Finances Bruno Le Maire.

Impact économique limité

Hubert Fuchs, qui représente le Conseil européen au G20, a au contraire jugé dimanche que l'abrogation des droits de douane par les Etats-Unis n'était pas forcément une condition préalable à l'ouverture de discussions commerciales.

"Le ministre du Trésor des Etats-Unis lui-même a dit qu'il était en faveur d'un commerce libre et équitable; le problème est que les Etats-Unis comprennent libre et équitable différemment", a-t-il déclaré.

Pierre Moscovici, le commissaire européen aux Affaires économiques et financières, a observé dimanche que les divergences d'opinion sur les tensions commerciales demeuraient au sein du G20, sans pour autant que la réunion ait été tendue.

Les tensions commerciales internationales sont fortes et risquent encore de s'aggraver, imposant au système multilatéraliste de nouvelles pressions, mais leur impact économique est pour l'instant limité, a-t-il ajouté.

ats, reu

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