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Le G7 en quête d'unité face à la Chine et la pandémie

Les dirigeants du G7 ont mis à profit le deuxième jour de leur sommet en Cornouailles pour concocter un plan d'action pour prévenir les prochaines pandémies. En photo, Boris Johnson, Joe Biden et François Macron. © KEYSTONE/AP/Leon Neal
Les dirigeants du G7 ont mis à profit le deuxième jour de leur sommet en Cornouailles pour concocter un plan d'action pour prévenir les prochaines pandémies. En photo, Boris Johnson, Joe Biden et François Macron. © KEYSTONE/AP/Leon Neal
Les dirigeants du G7 ont mis à profit le deuxième jour de leur sommet en Cornouailles pour concocter un plan d'action pour prévenir les prochaines pandémies. En photo, Boris Johnson, Joe Biden et François Macron. © KEYSTONE/AP/Leon Neal
Les dirigeants du G7 ont mis à profit le deuxième jour de leur sommet en Cornouailles pour concocter un plan d'action pour prévenir les prochaines pandémies. En photo, Boris Johnson, Joe Biden et François Macron. © KEYSTONE/AP/Leon Neal


Publié le 12.06.2021


Les dirigeants du G7 ont mis à profit le deuxième jour de leur sommet en Cornouailles pour s'entendre sur une riposte à la Chine dans les infrastructures pour les pays défavorisés, et concocter un plan d'action pour prévenir les prochaines pandémies.

Joe Biden veille à rassembler ses alliés face aux défis que représentent Pékin et Moscou lors de cette réunion organisée jusqu'à dimanche à Carbis Bay, dans le sud-ouest de l'Angleterre, avec les chefs d'Etat et de gouvernement d'Allemagne, de France, d'Italie, du Royaume-Uni, du Canada et du Japon.

"L'Amérique est-elle de retour ?" ont lancé des journalistes lors de la première rencontre entre présidents français et américain, en marge du sommet. "Demandez-lui", a répondu Joe Biden, lunettes de soleil à la main, avant qu'Emmanuel Macron ne réplique: "Assurément".

Dans la même tonalité, les dirigeants du G7, rejoints par leurs homologues de Corée du Sud, d'Afrique du Sud et d'Australie, ont affiché leur bonne entente malgré des échanges d'accusations entre Européens et Boris Johnson sur le Brexit.

Le G7 a lancé un vaste plan mondial d'infrastructures pour les pays pauvres et émergents, à l'initiative de M. Biden, afin de concurrencer les "Nouvelles routes de la soie" mises en place par Pékin, que ce soit en Amérique latine, en Afrique ou Asie.

Ce projet baptisé "Reconstruire le monde en mieux" devrait aider ces pays à se relever de la pandémie, en se focalisant sur le climat, la santé, le numérique et la lutte contre les inégalités.

Pragmatisme

"Nous savons qu'il y a un énorme besoin d'infrastructures en Afrique (...). Nous ne pouvons pas nous contenter de dire que la Chine s'en chargera", a expliqué la chancelière allemande Angela Merkel à la presse.

"Nous avons maintenant donné cette feuille de route. Il s'agit d'une nouveauté pour le G7, une manière très pragmatique d'envisager conjointement qui peut apporter quoi et où", selon elle.

L'administration américaine estime que des centaines de milliards de dollars pourront être mobilisés, notamment grâce au secteur privé.

La Maison Blanche a par ailleurs confirmé que le G7 s'engageait à arrêter de subventionner les centrales à charbon servant à produire de l'électricité d'ici fin 2021, comme l'avaient promis les ministres de l'Environnement en mai.

Et selon Washington, les dirigeants du G7 ont pour la première fois décidé d'aligner leurs objectifs climatiques de court et long terme pour respecter les accords de Paris sur le réchauffement climatique.

Sur les sujets diplomatiques, qui ont été l'un des gros morceaux de la journée, la présidente de la commission européenne Ursula von der Leyen s'est félicitée sur Twitter du retour de la "solidarité" et la "coopération" au sein du G7. Une alliance nécessaire face la Russie et aux défis sécuritaires qu'elle pose à l'Europe, a-t-elle ajouté, faisant part de la préoccupation des grandes puissances sur le Bélarus où des opposants au président Alexandre Loukachenko sont durement réprimés.

"Ravages" du Covid-19

Plus tôt dans la journée, les dirigeants ont présenté un plan de bataille contre les futures pandémies, une initiative qualifiée d'"historique" par Londres.

Le document comprend une série d'engagements pour empêcher une nouvelle pandémie. Il s'agira de réduire le délai pour développer des vaccins, des traitements et des diagnostics, avec l'espoir que le monde soit prêt en moins de 100 jours pour faire face à une maladie soudaine.

L'autre volet portera sur un renforcement de la surveillance sanitaire et la mise en place d'une réforme pour renforcer l'Organisation mondiale de la Santé (OMS). Un objectif ardu sans la Chine, qui apprécie peu le G7 qu'elle a qualifié de "clique" formée par Washington.

Cette déclaration ne tranche toutefois pas l'épineuse question de la suspension des brevets sur les vaccins, afin d'accélérer leur production.

Bain de mer

Ce premier sommet de visu depuis près de deux ans donne aussi l'occasion d'échanger en privé sur les sujets qui fâchent, en premier lieu les tensions découlant des dispositions post-Brexit pour l'Irlande du Nord.

Boris Johnson a enchaîné au début de la journée les tête-à-tête avec Emmanuel Macron, Angela Merkel et Ursula von der Leyen, qui l'ont appelé à respecter ses engagements.

En réponse, il a appelé les Européens à faire preuve "de pragmatisme et de compromis" face aux difficultés entraînées par les nouvelles mesures douanières, avant d'avertir que son pays "n'hésitera pas" à passer outre l'accord de Brexit.

Pour se détendre après ces échanges, le dirigeant britannique, qui s'est offert quelques brasses à l'aube dans l'eau fraîche des Cornouailles, avait prévu un barbecue et des marshmallows grillés sur la plage avec les autres dirigeants samedi soir.

Juste avant, ils ont pu lever les yeux pour voir passer dans le ciel des Cornouailles la patrouille acrobatique de la Royal Air Force, les Red Arrows.

Convergence climatique

Dimanche, pour la fin du sommet, le climat devrait être au centre des discussions. Les dirigeants veulent préserver la biodiversité, en protégeant au moins 30% des terres et des mers d'ici 2030, selon un communiqué de Downing Street.

Londres va en outre lancer un fonds de 500 millions de livres (plus de 633 millions de francs) pour la préservation des océans et des écosystèmes marins dans des pays comme le Ghana ou l'Indonésie.

ats, afp

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