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Le gouvernement de Hong Kong exige le retrait de livres scolaires

Le gouvernement de Hong Kong a ordonné aux écoles de retirer les livres qui pourraient violer la loi sur la sécurité nationale imposée la semaine dernière par Pékin (photo symbolique). © KEYSTONE/EPA/YM YIK
Le gouvernement de Hong Kong a ordonné aux écoles de retirer les livres qui pourraient violer la loi sur la sécurité nationale imposée la semaine dernière par Pékin (photo symbolique). © KEYSTONE/EPA/YM YIK
Le gouvernement de Hong Kong a ordonné aux écoles de retirer les livres qui pourraient violer la loi sur la sécurité nationale imposée la semaine dernière par Pékin (photo symbolique). © KEYSTONE/EPA/YM YIK
Le gouvernement de Hong Kong a ordonné aux écoles de retirer les livres qui pourraient violer la loi sur la sécurité nationale imposée la semaine dernière par Pékin (photo symbolique). © KEYSTONE/EPA/YM YIK


Publié le 07.07.2020


Le gouvernement de Hong Kong a ordonné lundi aux écoles de retirer les livres qui pourraient violer la loi sur la sécurité nationale imposée la semaine dernière par Pékin. Facebook, Google et Twitter ont annoncé qu'ils ne donneront plus d'informations aux autorités.

Les directeurs d'école et les enseignants "doivent examiner le matériel pédagogique, y compris les livres" et les "retirer s'ils y trouvent des contenus périmés ou pouvant s'apparenter aux quatre types d'infractions" définies par la loi, a annoncé le département de l'Education du gouvernement pro-Pékin.

Cette directive aux écoles a été annoncée deux jours après que les bibliothèques ont indiqué retirer de leurs rayonnages les ouvrages susceptibles de violer la loi sur la sécurité nationale. Parmi les auteurs dont les titres ne sont plus disponibles figurent Joshua Wong, l'un des militants les plus célèbres et Tanya Chan, une députée pro-démocratie renommée.

Le régime chinois a imposé le 1er juillet à l'ex-colonie britannique un texte très controversé qui fait craindre à l'opposition un recul inédit des libertés depuis la rétrocession de 1997 par le Royaume-Uni de ce territoire, qui dispose d'un statut d'autonomie.

"La terreur blanche"

Les autorités de Pékin, qui entendent ainsi restaurer la stabilité après plusieurs mois de manifestations l'an passé, affirment cependant que cette loi ne concernera qu'"une petite minorité" de personnes. Cette loi vise à réprimer la subversion, la sécession, le terrorisme et la collusion avec les forces étrangères.

Un climat de crainte s'est déjà abattu sur la ville, la police arrêtant des personnes en possession de symboles de l'indépendance ou d'une plus grande autonomie du territoire alors que des commerçants ont retiré leurs affiches de soutien au mouvement.

Selon Joshua Wong, ce retrait des livres a été provoqué par la loi sur la sécurité nationale. "La terreur blanche continue de se propager, la loi sur la sécurité nationale est, par nature, un outil destiné à mettre en cause (la liberté) de parole", a écrit samedi sur Facebook cette figure de proue du mouvement, en utilisant une expression faisant référence à la persécution politique.

"Droit des personnes à s'exprimer"

Facebook, Google et Twitter ont confirmé lundi qu'ils ne répondaient plus aux demandes d'informations sur leurs utilisateurs émanant du gouvernement et des autorités de Hong Kong, par respect pour la liberté d'expression.

"Mercredi dernier, quand la loi est entrée en vigueur, nous avons mis en pause le traitement de toute nouvelle requête de données", a déclaré un porte-parole de Google, qui comprend aussi la plateforme de vidéos YouTube.

Les trois plateformes mondiales ont fait savoir que leurs équipes étaient en train d'examiner de près la récente loi sur la sécurité nationale imposée à Hong Kong par la Chine.

"Nous pensons que la liberté d'expression est un droit humain fondamental et soutenons le droit des personnes à s'exprimer sans craindre pour leur sécurité et sans redouter d'autres répercussions", a indiqué un porte-parole de Facebook.

Le géant des réseau sociaux a aussi interrompu les réponses aux requêtes pour sa messagerie WhatsApp, qui rappelle que son cryptage de bout en bout protège quotidiennement les messages de 2 milliards de personnes dans le monde.

"Sérieusement inquiets"

"Comme beaucoup d'organisations, de leaders de la société civile et de pairs de notre industrie, nous sommes sérieusement inquiets au sujet des développements en cours et du potentiel de cette loi", a commenté un porte-parole de Twitter.

De son côté, Facebook souligne qu'il s'appuie sur une procédure mondiale pour répondre aux requêtes des gouvernements pour obtenir des informations sur des utilisateurs. L'examen de chaque demande tient compte à la fois de la politique interne de Facebook, des lois locales ainsi que des normes internationales concernant les droits humains.

"Nous suspendons l'examen des demandes du gouvernement concernant les données des utilisateurs de Hong Kong en attendant une évaluation plus approfondie de la loi sur la sécurité nationale, y compris (...) des consultations avec des experts internationaux des droits de l'Homme", a détaillé le porte-parole de Facebook.

De son côté, le gouvernement britannique a décidé de faciliter l'accès à la citoyenneté aux Hongkongais en réaction à la nouvelle loi chinoise sur la sécurité. L'ambassadeur de Chine à Londres a réagi en accusant le Royaume-Uni d'"ingérence grossière dans les affaires intérieures" chinoises.

ats, afp

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