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Le gouvernement yéménite "prêt" à venir à Genève mais pas optimiste

L'ambassadeur yéménite auprès de l'ONU à Genève Ali Majawa n'est pas optimiste sur la volonté des Houthis de compromis en cas de consultations à Genève. © KEYSTONE/SALVATORE DI NOLFI
L'ambassadeur yéménite auprès de l'ONU à Genève Ali Majawa n'est pas optimiste sur la volonté des Houthis de compromis en cas de consultations à Genève. © KEYSTONE/SALVATORE DI NOLFI


Publié le 14.08.2018


Le gouvernement yéménite attend l'invitation de l'émissaire de l'ONU Martin Griffiths pour les consultations que celui-ci souhaite lancer début septembre à Genève. Il s'est dit mardi "prêt" à se rendre en Suisse, même s'il n'est pas très optimiste sur ces pourparlers.

Le Yémen "salue les efforts" de M. Griffiths, a dit devant la presse l'ambassadeur yéménite auprès de l'ONU à Genève Ali Majawar. Il attend les détails sur "le mécanisme et le contenu" de ces consultations.

Notamment le scénario d'une rencontre directe avec les rebelles houthis sur laquelle l'ambassadeur ne s'est pas prononcé. Mais ces consultations "seront difficiles" parce que les rebelles houthis "ne seront pas prêts à faire de concession", selon lui.

Mais M. Majawar relève que tout initiative de paix devra prendre en compte les termes prévus pour la "restauration des autorités légitimes" yéménites. Sous peine de contribuer à la poursuite du conflit qui dure depuis plus de trois ans et a fait plus de 10'000 victimes.

Zeid ciblé

Le gouvernement du président Abd Rabbo Mansour Hadi contrôle le sud du pays, alors que le nord, dont la capitale Sanaa, est entre les mains des Houthis. Et M. Majawar a répété que la coalition qui soutient son gouvernement, menée par l'Arabie saoudite, avait lancé des investigations après des accusations de raid contre un bus qui a tué 51 personnes dont de nombreux enfants.

Le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres avait appelé à une procédure indépendante. Le groupe d'experts nommé par le Haut commissaire aux droits de l'homme Zeid Raad al-Hussein, qui doit rendre son rapport en septembre, suffit en plus des investigations yéménites, a estimé l'ambassadeur.

Selon lui, le bureau de M. Zeid devrait cibler les attitudes de toutes les parties s'il veut rester "crédible". M. Majawa a accusé les Houthis d'être responsables du décès de plus de 50 personnes la semaine dernière, selon le Comité international de la Croix-Rouge (CICR), dans l'attaque d'un hôpital et d'un marché.

Selon lui, des "preuves" montrent que les "dommages limités" ne peuvent venir d'un raid aérien, attribué à la coalition, mais d'un obus tiré par les rebelles. L'ambassadeur a aussi reproché à l'Iran d'alimenter le conflit en violant une résolution du Conseil de sécurité. Il a accusé Téhéran d'avoir acheminé des missiles, des mines ou encore des drones aux Houthis.

ats

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