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Le Koweït élit ses députés à l'ombre du Covid

Lors d'une visite dans un bureau de vote, le Premier ministre, cheikh Sabah al-Khaled al-Sabah, s'est dit "content" de la participation, sans donner de chiffres. © KEYSTONE/EPA/Noufal Ibrahim
Lors d'une visite dans un bureau de vote, le Premier ministre, cheikh Sabah al-Khaled al-Sabah, s'est dit "content" de la participation, sans donner de chiffres. © KEYSTONE/EPA/Noufal Ibrahim


Publié le 05.12.2020


Les Koweïtiens ont voté samedi pour élire leurs députés. Un scrutin marqué par la pandémie de coronavirus qui a contraint les autorités à installer des bureaux de vote spéciaux pour les personnes contaminées.

Lors d'une visite dans un bureau de vote, le Premier ministre, cheikh Sabah al-Khaled al-Sabah, s'est dit "content" de la participation, sans donner de chiffres. Les bureaux de vote ont fermé à 17h00 GMT. Les résultats du scrutin sont attendus dimanche.

Le riche Etat pétrolier de 4,8 millions d'habitants a pris des mesures parmi les plus strictes dans le Golfe pour juguler la pandémie depuis le début de la crise au printemps.

Si certaines restrictions ont été levées, les traditionnels rassemblements électoraux, avec buffets copieux, ont été interdits. A l'entrée des bureaux de vote, du personnel a pris la température des électeurs, qui devaient porter un masque et des gants.

Les personnes contaminées ou celles se trouvant en quarantaine obligatoire sont généralement confinées chez elles, avec des bracelets électroniques rendant compte de leurs mouvements. Mais dans un effort pour ne pas les exclure du scrutin, l'Etat a utilisé cinq écoles pour qu'elles puissent y voter.

326 candidats dont 29 femmes

Plus de 567'000 Koweïtiens étaient appelés à choisir 50 députés parmi 326 candidats, dont 29 femmes.

Contrairement aux autres Etats de la région, le Koweït est doté d'une vie politique dynamique, avec un Parlement - élu pour quatre ans - doté de larges pouvoirs législatifs et où les débats sont souvent vifs.

Les partis politiques ne sont ni interdits ni reconnus mais de nombreux groupes, parmi lesquels les islamistes, agissent de facto comme des formations politiques.

Aucun changement attendu

Cependant, avec une opposition affaiblie et dont plusieurs cadres ont des démêlés avec la justice, aucun changement dans l'équilibre des forces n'est attendu.

Il s'agit des premières élections législatives sous le règne du nouvel émir, cheikh Nawaf al-Ahmad al-Sabah, qui a pris ses fonctions le 29 septembre, après la mort de cheikh Sabah.

Avec plus de 144'000 cas de contamination par le coronavirus, dont 889 morts, le rendez-vous électoral a été assombri cette année par la pandémie. La campagne s'est déroulée essentiellement dans les médias et sur les réseaux sociaux.

Corruption, liberté d'expression

Les thèmes habituels des campagnes électorales étaient bien présents, allant de la lutte contre la corruption à l'emploi des jeunes, en passant par la liberté d'expression, le logement, l'éducation ou encore l'épineux dossier des "Bidoun", les apatrides, une minorité dépourvue de nationalité.

Ce scrutin intervient alors que la crise sanitaire a entraîné une forte baisse des prix du pétrole et d'importantes conséquences économiques pour les Etats du Golfe.

Crises à répétition

Le pays est secoué depuis de nombreuses années par des crises politiques à répétition impliquant le gouvernement, des personnalités de la famille régnante et le Parlement, dissous à plusieurs reprises. Entre 2009 et 2013, et notamment après le Printemps arabe de 2011, une dizaine de gouvernements ont démissionné.

"Il existe toujours des disputes au sujet du système électoral et de la mauvaise gestion de l'argent public", estime Ahmad Deyain, secrétaire général du Mouvement progressif koweïtien, dans l'opposition.

Le Koweït a été le premier Etat arabe du Golfe à adopter un système parlementaire, en 1962. Les femmes ont obtenu le droit de vote et celui de se présenter aux élections en 2005.

ats, afp

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