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Le loup ne pourra pas être chassé toute l'année

Fin août, le Conseil fédéral a décidé de moins protéger le loup dans le cadre de la Convention de Berne (archives). © KEYSTONE/KANTONSPOLIZEI FREIBURG
Fin août, le Conseil fédéral a décidé de moins protéger le loup dans le cadre de la Convention de Berne (archives). © KEYSTONE/KANTONSPOLIZEI FREIBURG


Publié le 27.09.2017


Pas question de faire pression à ce stade pour pouvoir chasser le loup toute l'année. Le Conseil des Etats a enterré mercredi par 23 voix contre 10 une initiative valaisanne, l'estimant inutile après la récente décision du gouvernement de moins protéger le loup.

En mars 2016, le Conseil des Etats avait refusé cette initiative du canton du Valais demandant de pouvoir chasser le loup toute l'année. Mais, six mois plus tard, le National a donné suite à ce texte qui aurait nécessité de renégocier la Convention de Berne pour que la Suisse puisse ajouter une réserve excluant la protection de cet animal sur son territoire.

La majorité salue les mesures proposées entretemps par le Conseil fédéral et sur lesquelles le Parlement pourra bientôt se prononcer. La commission pourra se pencher sur le projet et si nécessaire le modifier. L'initiative n'a donc plus lieu d'être, a fait valoir Werner Luginbühl (PBD/BE), au nom de la commission.

Le texte a toutefois suscité un débat émotionnel, opposant les partisans de la chasse au reste du plénum. Le loup cause des dégâts considérables et il n'y a, en Suisse, aucune région assez étendue pour accueillir le loup de manière à répondre à ses besoins, a argué Beat Rieder (PDC/VS).

Les cantons concernés doivent pouvoir réguler eux-mêmes le prédateur sans avoir à subir les conséquences d'ordonnances fédérales compliquées et inadaptées.

"La peur humaine du loup est très ancrée", a constaté pour sa part Didier Berberat (PS/NE). S'il ne sous-estime pas les soucis de certains cantons alpins, il juge l'initiative à la fois obsolète et excessive.

Pour Robert Cramer (Verts/GE), il est irresponsable de dénoncer des accords internationaux. La Convention de Berne concerne des centaines d'animaux; on ne peut pas en sortir alors qu'une espèce en particulier pose problème. Peter Föhn (UDC/SZ) était d'avis que le texte n'est pas si radical, puisqu'il laisse la possibilité de renégocier la Convention.

Loup moins protégé

Fin août, le gouvernement a annoncé qu'il allait demander la déclassification du loup de "strictement protégé" à "protégé" dans le cadre de la Convention de Berne. Dans le projet qu'il a remis parallèlement aux Chambres, il propose de réguler plus facilement les espèces protégées si elles représentent un risque de dégâts considérables ou de danger concret pour l'homme malgré l'application de mesures de prévention.

La loi fait explicitement état d'interventions et non plus seulement du tir d'animaux isolés. Les cantons ne seront plus obligés de prouver un dommage concret. Moyennant une consultation de l'Office fédéral de l'environnement, ils pourront prendre les devants.

Les interventions régulatrices seront permises non seulement pour les loups, mais également pour certaines espèces protégées qui sont source de conflits. Le bouquetin et le cygne tuberculé comptent parmi ces espèces et d'autres, comme le castor ou le lynx, pourront être ajoutées à la liste en fonction des débats parlementaires.

ats

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