La Liberté

Le manque de parité dessert les grandes sociétés suisses (études)

Dans l'ensemble, les 20 sociétés cotées sur l'indice phare de la Bourse suisse comptent 13% de cadres dans leurs directions générales, un pourcentage en modeste hausse d'un point de pourcentage comparé à 2020 (archives). © KEYSTONE/PETER SCHNEIDER
Dans l'ensemble, les 20 sociétés cotées sur l'indice phare de la Bourse suisse comptent 13% de cadres dans leurs directions générales, un pourcentage en modeste hausse d'un point de pourcentage comparé à 2020 (archives). © KEYSTONE/PETER SCHNEIDER
Dans l'ensemble, les 20 sociétés cotées sur l'indice phare de la Bourse suisse comptent 13% de cadres dans leurs directions générales, un pourcentage en modeste hausse d'un point de pourcentage comparé à 2020 (archives). © KEYSTONE/PETER SCHNEIDER
Dans l'ensemble, les 20 sociétés cotées sur l'indice phare de la Bourse suisse comptent 13% de cadres dans leurs directions générales, un pourcentage en modeste hausse d'un point de pourcentage comparé à 2020 (archives). © KEYSTONE/PETER SCHNEIDER


Publié le 02.03.2021


Les entreprises suisses perdent à ne pas avoir plus de femmes à des postes de direction. En pleine pandémie de Covid-19, la dernière étude de Willis Towers Watson suggère que la parité permet aux entreprises de mieux surmonter les crises.

Pourtant la majorité des sociétés cotées sur l'indice vedette SMI ne remplissent pas la barre des 20% de femmes dans les directions définie dans la législation.

Dans l'ensemble, les 20 sociétés cotées sur l'indice phare de la Bourse suisse comptent 13% de femmes cadres dans leurs directions générales, un pourcentage en modeste hausse d'un point de pourcentage comparé à 2020, a indiqué mardi dans une étude le cabinet Russell Reynolds. Parmi ces entreprises, aucune n'a attribué le poste de directeur général à une femme et seule une société compte une directrice financière.

Les grands groupes helvétiques sont donc encore loin de se conformer à la législation, entrée en vigueur cette année, et qui prévoit pour les sociétés cotées d'au moins 250 employés qu'il y ait une part de 30% de femmes dans les conseils d'administration et de 20% au sein des directions.

Parmi les sociétés vertueuses se trouvent sept entreprises à dépasser la barre des 20%, avec en tête Credit Suisse (27%), Lonza (25%) et Zurich Insurance (25%). Le gros du peloton évolue entre une part de 8% (Swiss Re) et 17% (Nestlé). Les mauvais élèves ne comptant aucune femme au sein de leur direction sont Swiss Life, SGS, Richemont, Geberit et Alcon, selon l'étude.

Les sociétés inscrites sur l'indice élargi SMIM ont pour leur part effectué un bond en avant, passant d'une part de 7,8% en 2020 à 12,6% cette année. Temenos, avec un pourcentage de 36%, Ems-Chemie (25%) et Logitech (25%) sont les sociétés les plus vertueuses en matière de féminisation des directions, alors que Cembra Money Bank ou encore Flughafen Zurich misent sur des directions entièrement masculines.

En comparaison internationale, la Suisse figure au fond du classement, à l'opposé de pays plus vertueux comme la Norvège qui affiche une part de 29,6% de femmes aux directions de leurs grandes entreprises, ainsi que le Royaume-Uni (25,7%) et la Suède (25,4%).

Des effets positifs manqués

La parité a pourtant du bon, selon la dernière étude publiée par Willis Towers Watson. La société de conseil irlandaise estime que "la diversité des rôles de direction, des promotions et des postes bien rémunérés (...) accroît la capacité des entreprises à surmonter les crises".

Les effets positifs seraient particulièrement visibles "lorsqu'au moins un tiers des femmes occupent des postes de direction et un cinquième des postes de cadres", c'est-à-dire lorsque l'entreprise respecte la nouvelle législation. 73% des employés sondés de ces bons élèves voient dans leur entreprise une évolution de carrière favorable, contre 61% dans les autres.

De même, 62% des employés de sociétés où au moins 20% des cadres supérieurs sont des femmes estiment obtenir une rémunération équitable, contre 52% pour les autres. Enfin, 71% de ces sondés jugent probables de rester dans l'entreprise, contre 61% pour les autres.

Pour Patricia Torres, responsable des solutions de financement durable chez Bloomberg, "ce n'est pas une surprise, car les recherches ont montré qu'une main-d'oeuvre diversifiée est le moteur de l'innovation et de la performance, ce qui se traduit par des rendements financiers plus élevés pour les investisseurs".

ats, awp

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