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Le marché de l'art se porte bien, selon Artprice

Le "Salvator Mundi" de Léonard de Vinci a boosté le marché de l'art en 2017 (archives). © KEYSTONE/AP/JULIE JACOBSON
Le "Salvator Mundi" de Léonard de Vinci a boosté le marché de l'art en 2017 (archives). © KEYSTONE/AP/JULIE JACOBSON


Publié le 28.02.2018


Avec une progression de 20% en 2017, le marché de l'art est au beau fixe. Il s'affirme de plus en plus "comme un véritable placement alternatif", relève le rapport annuel d'Artprice publié mercredi.

Après deux années de repli, le produit des ventes aux enchères de "Fine Art" dans le monde s'est élevé à 14,9 milliards de dollars (14 milliards de francs) contre 12,45 milliards en 2016, indique le rapport du leader mondial des banques de données sur la cotation et les indices de l'art.

Le "Fine Art" comprend les peintures, sculptures, dessins, photographies, estampes, vidéos, installations, tapisseries. Antiquités, biens culturels anonymes et mobilier ne sont pas pris en compte.

Cette nette reprise touche le marché occidental comme le marché chinois et "se ressent à travers toutes les gammes de prix", même si ces performances ont été d'abord réalisées de part et d'autre grâce à des ventes records historiques.

Boom des transactions en ligne

"Tous les indicateurs sont au vert comme jamais depuis trente ans", souligne le président-fondateur d'Artprice, Thierry Ehrmann, pointant notamment le "parfait" taux d'invendus (34%). "Les grandes puissances du marché de l'art montrent, de concert, tous les signes d'une croissance ferme et durable", assure le rapport.

Le redressement constaté est dû en grande partie au dynamisme des marchés américains (+ 27%) et britannique (+ 13%). La vente record par Christie's à New York du "Salvator Mundi" de Léonard de Vinci (450 millions de dollars) a boosté les résultats aux Etats-Unis : cette transaction représente à elle seule 9% du marché américain et 3% du marché mondial.

Malgré le record pour une oeuvre d'art en Asie (140 millions d'euros) atteint par une série de douze paysages de Qi Bashi, la Chine a terminé l'année 2017 en baisse de 8%. Avec 5,1 milliards de dollars de chiffre d'affaires, elle devance de peu son rival américain (4,9 milliards de dollars).

Signe du retour de la croissance, les excellents résultats du deuxième semestre 2017 dans les principaux pays: +53% pour les Etats-Unis, +48% pour la France, +26% pour la Grande-Bretagne, +20% pour la Chine, +18% pour l'Allemagne.

En 20 ans, le marché mondial de l'art s'est profondément transformé: le chiffre d'affaires a progressé de 456%, 59 pays sont acteurs au lieu de 34, le nombre d'artistes a doublé, le nombre de lots mis en vente a progressé de 221% et celui de lots vendus de 128%.

"L'industrie muséale", le fait que le nombre de création de musées ne cesse d'augmenter, est le principal moteur de cette spectaculaire ascension, avec le boom de l'art contemporain.

Mais l'évolution la plus notable est la montée en puissance des transactions en ligne. 98% des 6300 maisons de ventes dans le monde sont aujourd'hui présentes sur internet. Elles n'étaient que 3% en 2005.

Effet Léonard

L'année 2017 a été aussi marquée par des enchères records pour 37'000 artistes. Pour autant, moins d'un millier d'oeuvres ont passé le seuil du million de dollars et la moitié des 413'000 lots adjugés l'an dernier l'ont été à mille euros et moins.

Toutes les périodes sont en progression: + 92,6% pour l'art ancien grâce à "l'effet Léonard", +27% pour le 19e siècle, +24% pour l'art moderne, +18,5% pour l'art d'après-guerre et +25% pour l'art contemporain.

Sans surprise, Léonard de Vinci est en tête du Top 500 des artistes par produit de ventes. Il est suivi par Pablo Picasso, Jean-Michel Basquiat, Andy Warhol et Qi Baishi.

ats, afp

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