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Le nouvel empereur exprime de "profonds remords" pour la guerre

En présence de plus de 6000 invités, l'empereur Naruhito, vêtu d'un costume noir queue-de-pie, participait à cette cérémonie annuelle, la première de l'ère Reiwa ("belle harmonie") avec son épouse, l'impératrice Masako, en tailleur-jupe gris et coiffée d'un petit chapeau rond assorti. © KEYSTONE/AP/EUGENE HOSHIKO
En présence de plus de 6000 invités, l'empereur Naruhito, vêtu d'un costume noir queue-de-pie, participait à cette cérémonie annuelle, la première de l'ère Reiwa ("belle harmonie") avec son épouse, l'impératrice Masako, en tailleur-jupe gris et coiffée d'un petit chapeau rond assorti. © KEYSTONE/AP/EUGENE HOSHIKO
Le sanctuaire Yasukuni honore la mémoire de quelque 2,5 millions de soldats et civils morts pour le Japon depuis la fin du XIXe siècle. Mais aussi, depuis 1978, la mémoire de nombreux responsables japonais condamnés comme criminels de guerre par les Alliés après 1945. © KEYSTONE/AP Kyodo News/KENZABURO FUKUHARA
Le sanctuaire Yasukuni honore la mémoire de quelque 2,5 millions de soldats et civils morts pour le Japon depuis la fin du XIXe siècle. Mais aussi, depuis 1978, la mémoire de nombreux responsables japonais condamnés comme criminels de guerre par les Alliés après 1945. © KEYSTONE/AP Kyodo News/KENZABURO FUKUHARA


Publié le 15.08.2019


L'empereur Naruhito du Japon, monté sur le trône du Chrysanthème le 1er mai dernier, a exprimé pour la première fois jeudi en tant que souverain de "profonds remords" pour les exactions du Japon durant la Seconde Guerre mondiale.

"En réfléchissant à notre propre passé et en éprouvant de profonds remords, je souhaite sincèrement que jamais ne se répètent les ravages de la guerre", a-t-il dit lors d'une cérémonie à Tokyo commémorant la fin du conflit mondial avec la capitulation du Japon le 15 août 1945.

Il a également confié "ressentir à nouveau une grande tristesse envers le grand nombre de morts et leurs familles". Avec ces mots, Naruhito s'inscrit dans la pleine continuité de son père Akihito, qui avait lui aussi employé cette expression de "profonds remords" à partir de 2015.

C'était alors la première fois qu'un empereur japonais utilisait cette formule, à l'occasion du 70e anniversaire de la reddition sans condition de l'archipel.

Enseignement objectif

Avant l'abdication d'Akihito permise par une loi d'exception en avril dernier, Naruhito, 59 ans, avait déjà laissé entendre qu'il perpétuerait la volonté de son père de reconnaître les exactions commises par l'armée japonaise en temps de guerre, et souhaité que l'histoire soit enseignée de façon objective aux jeunes générations.

Bien que n'ayant pas le droit d'évoquer les questions politiques, Akihito avait réussi à distiller de façon très subtile ses opinions sur cette question.

En présence de plus de 6000 invités, l'empereur, vêtu d'un costume noir queue-de-pie, participait à cette cérémonie annuelle, la première de l'ère Reiwa ("belle harmonie") avec son épouse, l'impératrice Masako, en tailleur-jupe gris et coiffée d'un petit chapeau rond assorti.

Sanctuaire controversé

Le Premier ministre, Shinzo Abe, a lui aussi pris la parole, juste avant le souverain, souhaitant que les horreurs de la guerre ne se reproduisent pas, tout en faisant part de son "respect" et de sa "gratitude" envers ceux qui se sont "sacrifiés" pour le pays.

Assumant cependant son orientation nationaliste, M. Abe, dont le grand-père Nobusuke Kishi avait été arrêté pour crimes de guerre mais pas jugé par le tribunal de Tokyo, a adressé mercredi une offrande au sanctuaire controversé Yasukuni, comme il en a pris l'habitude. Sa dernière visite en décembre 2013 avait rendu Pékin et Séoul furieux et lui avait aussi attiré des remontrances de Washington.

Ce lieu de culte shintoïste dans la capitale nippone honore les âmes de personnes mortes pour le Japon au cours des guerres modernes, parmi lesquels figurent 14 criminels de guerre condamnés, ce qui vaut au Japon l'ire des pays voisins, Chine et Corée du Sud en tête.

Aucun membre en exercice du gouvernement nippon n'avait été signalé jeudi au sanctuaire, mais des dizaines de parlementaires nationalistes s'y sont rendus comme d'habitude.

ats, afp

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