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Le Parlement fédéral s'est légèrement académisé

Le Parlement fédéral compte légèrement plus d'universitaires qu'en 2015 (archives). © KEYSTONE/ALESSANDRO DELLA BELLA
Le Parlement fédéral compte légèrement plus d'universitaires qu'en 2015 (archives). © KEYSTONE/ALESSANDRO DELLA BELLA


Publié le 03.12.2019


Le Parlement issu des dernières élections fédérales est de moins en moins représentatif de la population active. Les Chambres restent dominées par des universitaires, des entrepreneurs, des professions libérales et des politiciens professionnels.

De manière générale, le Parlement s'est légèrement académisé, selon une étude de l'Observatoire des élites suisses (Obelis) de l'Université de Lausanne dirigée par Andrea Pilotti. Le taux d'universitaires est passé à la Chambre des cantons de 58,7% en 2015 à 65,2% en 2019. A celle du peuple, l’augmentation est moins marquée (de 57 à 60,5%).

Cette tendance est nouvelle. Le nombre d'élus ayant un titre académique n'avait cessé de diminuer depuis les années 1990 en raison du succès de l'UDC. Ce récent changement est lié au nombre élevé de nouveaux élus (79) dont 67% ont passé par les bancs de l'université, selon l'étude publiée lundi.

Chez les Vert'libéraux, neuf des dix néo-élus sont universitaires. Les Verts qui viennent d'entrer sous la Coupole en comptent 17 sur 22, le PS onze sur treize. Au centre et à droite, cette proportion est moins marquée: au PDC, six des néo-élus sont universitaires sur onze, au PLR cinq sur dix et à l'UDC quatre sur dix.

Indépendants en léger recul

Le profil professionnel du Parlement reste quant à lui assez stable. Tout au plus remarque-t-on une légère augmentation du nombre d'élus avec un statut de salariés qui passe de 14,2% en 2015 à 18,7% en 2019. En revanche, le nombre d'indépendants est en léger recul: ils occupent désormais 45% des sièges contre près de 49% en 2015. L'arrivée des nouveaux élus de droite a quelque peu atténué ce déclin.

Enfin, la présence des politiciens professionnels se révèle stable. Elle se situait à 37% en 2015 et 36% en 2019. Cette tendance s’explique également par le succès des Verts où 45% des néo-élus exercent une profession politique, à l'image de Sophie Michaud-Gigon, directrice de la Fédération romande des consommateurs. A titre de comparaison, l'UDC n'en compte que 20%.

Les Chambres diversement composées

Les deux Chambres continuent à se caractériser par une composition et une évolution du profil professionnel assez distinctes. La présence des chefs d’entreprises diminue de moitié au Conseil des Etats (de 13 à 6,5%), alors qu’au Conseil national leur taux reste stable (15%).

Le taux d’avocats croît sensiblement à la Chambre des cantons (de 23,9 à 30,4%), tandis qu’à la Chambre du peuple il est beaucoup plus faible et recule même (de 9,5 à 7,5%). Les salariés du secteur public (enseignants et cadres du public) restent plus nombreux au Conseil national (de 5,5 à 8,5%) qu’au Conseil des Etats (de 2,2 à 6,5%).

Enfin, les parlementaires professionnels continuent à être plus nombreux à la Chambre des cantons, même s’ils reculent sensiblement (de 39,1 à 28,3%), par rapport à la Chambre du peuple où leur taux reste très stable (21%).

ats

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