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Le photojournaliste Lu Guang disparu "arrêté" au Xinjiang

Lu Guang a été emmené par des agents de la sécurité de l'Etat il y a trois semaines pour des raisons inconnues, a mardi à l'épouse de Lu, Xu Xiaoli, à Associated Press. © KEYSTONE/AP Xu Xiaoli
Lu Guang a été emmené par des agents de la sécurité de l'Etat il y a trois semaines pour des raisons inconnues, a  mardi à l'épouse de Lu, Xu Xiaoli, à Associated Press. © KEYSTONE/AP Xu Xiaoli


Publié le 12.12.2018


Le photojournaliste chinois Lu Guang, récompensé à plusieurs reprises à l'étranger, a été "officiellement arrêté", a affirmé mercredi sa femme. Il avait disparu le mois dernier dans la région chinoise du Xinjiang (nord-ouest).

Son épouse a indiqué sur Twitter que la police de la ville de Kashgar a confirmé récemment par téléphone à des membres de la famille l'arrestation du reporter. Elle ne mentionne aucun motif d'interpellation.

"Notre famille a chargé des avocats de contacter l'agence en charge du traitement de cette affaire", a indiqué Mme Xu Xiaoli. Elle dit n'avoir pas réceptionné de document officiel concernant l'arrestation de son mari, et n'avoir pas reçu l'autorisation de le voir.

Photos sur la pollution

Lu Guang s'était rendu célèbre en Chine et à l'étranger pour ses photos impressionnantes sur les terribles dégâts de la pollution industrielle dans son pays.

En 25 ans de carrière, il a reçu de nombreuses récompenses, notamment un prix du World Press Photo en 2004 pour son travail sur les villages chinois dont des habitants ont été contaminés par le virus du sida à la suite de prises de sang rémunérées.

Interrogée par l'AFP, la police de Kashgar a déclaré n'avoir "pas d'informations à offrir" sur l'arrestation rapportée par la femme du reporter.

Mme Xu avait déclaré fin novembre à l'AFP être sans nouvelles de son mari depuis le 3 novembre alors qu'il voyageait, selon elle, en tant que touriste. Elle disait avoir appris par un proche que M. Lu avait été interpellé par la Sécurité d'État.

Le Xinjiang, frappé par des attentats meurtriers ces dernières années, est sous haute surveillance policière.

Les autorités chinoises sont dans le collimateur d'organisations de défense des droits de l'homme notamment pour y avoir construit des camps d'internement au nom de la lutte contre le terrorisme islamiste.

Pékin présente les établissements incriminés comme des "centres éducatifs", qui visent à réinsérer des individus radicalisés et à prévenir l'extrémisme.

ats, afp

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