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Le PLR recommande le rejet de l'initiative "No Billag"

Les délégués du PLR Suisse réunis samedi à Bienne recommandent de rejeter l'initiative "No Billag" soumise au peuple le 4 mars (photo prétexte). © KEYSTONE/ENNIO LEANZA
Les délégués du PLR Suisse réunis samedi à Bienne recommandent de rejeter l'initiative "No Billag" soumise au peuple le 4 mars (photo prétexte). © KEYSTONE/ENNIO LEANZA
Débat nourri à l'assemblée du PLR sur l'initiative "No Billag", entre (de gauche à droite) Nicolas Jutzet, responsable de la campagne en Suisse romande en faveur de l'initiative, et les conseillers nationaux Christian Lüscher (GE), Christa Markwalder (BE) et Hugues Hiltpold (GE). © KEYSTONE/PETER KLAUNZER
Débat nourri à l'assemblée du PLR sur l'initiative "No Billag", entre (de gauche à droite) Nicolas Jutzet, responsable de la campagne en Suisse romande en faveur de l'initiative, et les conseillers nationaux Christian Lüscher (GE), Christa Markwalder (BE) et Hugues Hiltpold (GE). © KEYSTONE/PETER KLAUNZER
Les délégués du PLR Suisse, réunis à Bienne, rejettent l'initiative "No Billag", jugée trop radicale. © KEYSTONE/PETER KLAUNZER
Les délégués du PLR Suisse, réunis à Bienne, rejettent l'initiative "No Billag", jugée trop radicale. © KEYSTONE/PETER KLAUNZER


Publié le 13.01.2018


Le PLR ne veut pas de l'initiative "No Billag" soumise au peuple le 4 mars. La décision a été prise à l'issue d'un débat nourri, par 204 voix contre 82, lors de l'assemblée des délégués samedi à Bienne. L'initiative exige la suppression de la redevance radio-TV.

Cette recommandation de vote a été précédée par un vaste débat sur le rôle et la place des médias en Suisse. La SSR n'a pas échappé à certaines critiques. La majorité des délégués exige des réformes, mais estime que l'initiative "No Billag" est trop radicale.

La présidente du PLR Petra Gössi a plaidé devant les 320 délégués en faveur du rejet de ce texte. A ses yeux, la solution proposée par l'initiative n'est "pas adéquate". Pour la conseillère nationale, la Suisse a besoin d'adaptations, pas de révolution.

Petra Gössi estime essentiel pour la démocratie suisse de posséder un journalisme indépendant de grande qualité. Le conseiller fédéral Johann Schneider-Ammann a aussi appelé au rejet d'un texte qui n'améliorera pas, selon lui, la situation des médias en Suisse.

Pas de marge de manoeuvre

Partisane du rejet de "No Billag", la conseillère nationale bernoise Christa Markwalder a qualifié cette initiative de libertaire. Pour son collègue, le conseiller national genevois Hugues Hiltpold, la marge de manoeuvre est nulle en cas d'acceptation et un oui entraînerait la disparition de la SSR dans sa configuration.

Un délégué a relevé que si cette initiative était acceptée, plus personne ne parlerait du canton des Grisons. Actuellement, l'offre de la SSR est subventionnée aux trois quarts par la redevance dont une partie est redistribuée à 21 radios locales et à 13 télévisions régionales qui remplissent un mandat de service public.

Dans le camp adverse, l'on mise sur l'esprit entrepreneurial. Pour Nicolas Jutzet, responsable romand au comité "No Billag", il faut payer ce que l'on consomme. "Le système actuel prive le citoyen de la liberté de choix", a ajouté le Neuchâtelois qui estime que le citoyen sera responsable des médias avec l'abolition de la redevance.

Paysage médiatique

L'assemblée a débattu auparavant des défis qui attendent les médias en examinant un papier de position intitulé "Plus de marché pour le paysage médiatique suisse". Ce document énumère des mesures pour accorder une plus grande marge de manoeuvre aux médias privés dans un marché marqué par la baisse des recettes publicitaires.

Ce papier de position, adopté par 275 voix contre 7, préconise des améliorations au processus d'octroi des concessions, la réduction de la réglementation pour les prestataires médiatiques privés et une utilisation plus efficace des recettes de la redevance.

Le PLR souhaite un allégement des réglementations publicitaires pour les offres médiatiques privées ainsi que le maintien de la diffusion restreinte de contenu et l'interdiction publicitaire pour la SSR en ligne. Il s'oppose aussi à une aide aux médias en ligne.

Défense des conseillers fédéraux

Dans son discours, la présidente du PLR a défendu le travail des conseillers fédéraux. Elle estime que les attaques dont ils ont été récemment l'objet affaiblissent la position du Conseil fédéral dans ses négociations avec Bruxelles.

Sans jamais le citer nommément, Petra Gössi a stigmatisé l'attitude de Christian Levrat, président du Parti socialiste suisse (PSS). "Le populisme des socialistes et des conservateurs ne nous permet pas d'avancer", a-t-elle déclaré.

Pour Petra Gössi, c'est justement dans la politique européenne que la Suisse doit afficher un front uni. Elle estime qu'il faut un plan commun et une unité entre le Conseil fédéral, le Parlement, l'économie et les citoyens plutôt que des bisbilles internes.

Dans son discours, le conseiller fédéral Johann Schneider-Ammann a brièvement évoqué la venue du président des Etats-Unis, Donald Trump à Davos pour le WEF. "C'est une chance pour la Suisse", a estimé le chef du Département fédéral de l'économie qui a défendu l'ouverture des marchés.

Energie et climat

Les délégués ont aussi adopté sans opposition un papier de position sur le climat et l'énergie après l'adoption par le peuple de la stratégie énergétique 2050 qui vise un virage modéré vers une Suisse sans atome. Le document dresse une série de mesures pour notamment assurer l'approvisionnement énergétique de la Suisse.

Le PLR exige une mise en oeuvre de solutions proche du marché. Il préconise entre autres une limitation de la durée des modèles de subventionnement, un renforcement de la production nationale d'électricité grâce à des modèles proches du marché.

ats

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