La Liberté

Le poème de la statue de la Liberté détourné pour défendre Trump

Le poème de Emma Lazarus, gravé sur une plaque à l'intérieur du socle de la statue, est devenu un symbole historique de l'accueil des immigrés et des plus démunis aux Etats-Unis, sur lequel le pays s'est développé au XIXe siècle (archives). © KEYSTONE/AP/JENS MEYER
Le poème de Emma Lazarus, gravé sur une plaque à l'intérieur du socle de la statue, est devenu un symbole historique de l'accueil des immigrés et des plus démunis aux Etats-Unis, sur lequel le pays s'est développé au XIXe siècle (archives). © KEYSTONE/AP/JENS MEYER


Publié le 14.08.2019


Le directeur par intérim des services américains de l'immigration a détourné mardi le célèbre poème "Le Nouveau Colosse", inscrit sur la statue de la Liberté. Il défenait ainsi la politique migratoire du gouvernement Trump, critiquée pour son manque d'humanisme.

"Envoyez-moi vos fatigués, vos pauvres / Envoyez-moi vos cohortes qui aspirent à vivre libres / Les rebuts de vos rivages surpeuplés", avait écrit la poétesse Emma Lazarus dans son sonnet en 1883. Le poème, gravé sur une plaque à l'intérieur du socle de la statue, est devenu un symbole historique de l'accueil des immigrés et des plus démunis aux Etats-Unis, sur lequel le pays s'est développé au XIXe siècle.

"Envoyez-moi vos fatigués, vos pauvres qui sont autosuffisants et ne deviendront pas une charge publique", a déclamé, ironiquement, Ken Cuccinelli sur la radio nationale NPR. Il répondait à un journaliste qui lui demandait si le célèbre poème faisait bien partie du rêve américain.

Le gouvernement républicain de Donald Trump a annoncé lundi une nouvelle offensive contre les migrants, visant cette fois ceux qui dépendent de l'aide sociale. Selon les nouvelles règles, les migrants bénéficiant de prestations sociales, comme des soins subventionnés ou une allocation logement, risquent de se voir désormais refuser la nationalité américaine.

"Je présente notre politique"

Le détournement de Ken Cuccinelli a indigné non seulement les responsables de l'opposition démocrate, mais également nombre de commentateurs politiques ou d'internautes.

"Nos valeurs sont gravées dans la roche de la statue de la Liberté. Elles ne seront pas remplacées. Et je me battrai pour ces valeurs et nos communautés d'immigrés", a ainsi tweeté la sénatrice démocrate Elizabeth Warren, prétendante à la Maison Blanche en 2020.

"Je vais vous dire quelque chose: les Etats-Unis resteront toujours un endroit d'accueil pour les immigrés et les réfugiés, quel que soit l'argent dont ils disposent", a renchéri la sénatrice Kamala Harris, également candidate à la primaire démocrate.

M. Cuccinelli s'est ensuite défendu sur CNN: "Je ne réécris pas le poème. Je présente notre politique".

ats, afp

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