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Le président français s'invite à un débat avec les "gilets jaunes"

Le président français Emmanuel Macron a répondu pendant 03h15 aux questions de "gilets jaunes" à Bourg-de-Péage. © KEYSTONE/EPA REUTERS POOL/EMMANUEL FOUDROT / POOL
Le président français Emmanuel Macron a répondu pendant 03h15 aux questions de "gilets jaunes" à Bourg-de-Péage. © KEYSTONE/EPA REUTERS POOL/EMMANUEL FOUDROT / POOL


Publié le 25.01.2019


Le président français Emmanuel Macron a joué jeudi les invités-surprises dans un débat-citoyen avec des "gilets jaunes" près de Valence. Pendant 03h15, debout et micro en main, il a balayé un grand nombre de préoccupations dans un échange avec quelque 250 personnes.

Impôt sur la fortune (ISF), chômage, jusqu'au glyphosate: une multitude de thématiques ont été abordées dans la maison des associations de Bourg-de-Péage, fief du ministre de l'agriculture Didier Guillaume, qui l'accompagnait.

Comme il l'avait fait avec des élus à Bourgtheroulde ou à Souillac pendant plus de six heures, il a défendu ses choix, reconnaissant des "erreurs" et assurant qu'il allait changer les "mauvaises choses". Il a encore une fois pris soin d'étudier des cas personnels, comme celui d'un handicapé qui lui a montré sa feuille de revenus, ou d'écouter un participant qui lui a parlé à l'oreille.

Si l'ambiance était globalement détendue et bienveillante, il a été interpellé parfois vivement sur certains sujets comme l'ISF. "Je ne l'ai pas fait pour faire un cadeau à des gens". "Eh bien, si", lui ont répondu plusieurs personnes. Lui: "non, ce n'est pas vrai". "Si", a insisté l'audience.

"Simulacre"

Cette rencontre "montre la volonté du président (...) d'être au contact avec les gens. Le panel n'a pas été trié", a assuré M. Guillaume à la presse à l'issue de la réunion. Certains restaient toutefois sceptiques. Comme le vice-président des Républicains (LR) Damien Abad, qui a dénoncé un "simulacre", où "l'on s'invite chez des amis".

Le débat était filmé, contrairement au déjeuner-débat organisé auparavant entre M. Macron et une soixantaine d'élus, dont le président de la région Auvergne-Rhône-Alpes Laurent Wauquiez. Pas de caméras non plus pour le tête-à-tête inédit entre les deux hommes.

Lors du débat, le chef de l'opposition de droite a reproché au président son "écoute" tardive, responsable selon lui des "tensions" dans le pays. "Il faut réconcilier la France des villes et la France rurale", a ajouté le patron des Républicains. Il a ensuite conseillé, devant la presse, au président d'aller sur le terrain pour échanger "directement avec les Français, sans filtre", lui reprochant de faire "des voyages dans une bulle".

"Je ne voudrais pas qu'il y ait des caricatures", mais "il faut voir l'état dans lequel on a pris le pays", a répliqué Emmanuel Macron à Laurent Wauquiez.

ats, afp

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