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Le président portugais sortant réélu au premier tour

Marcelo Rebelo de Sousa va rester au pouvoir, selon les premières projections. © KEYSTONE/AP/Luis Vieira
Marcelo Rebelo de Sousa va rester au pouvoir, selon les premières projections. © KEYSTONE/AP/Luis Vieira
Marcelo Rebelo de Sousa va rester au pouvoir, selon les premières projections. © KEYSTONE/AP/Luis Vieira
Marcelo Rebelo de Sousa va rester au pouvoir, selon les premières projections. © KEYSTONE/AP/Luis Vieira


Publié le 24.01.2021


Les Portugais ont réélu dimanche leur président, le conservateur modéré Marcelo Rebelo de Sousa, lors d'un scrutin réalisé dans un pays confiné et frappé de plein fouet par le coronavirus. Le candidat populiste a échoué à devancer sa rivale socialiste.

L'actuel chef de l'Etat, un ancien professeur de droit de 72 ans, devenu célèbre en tant que commentateur politique à la télévision, a été réélu en remportant 61,6% des voix dès le premier tour du scrutin, selon des résultats partiels portant sur 98% des circonscriptions.

L'ex-eurodéputée socialiste Ana Gomes arrivait en deuxième position, avec 12,24% des suffrages, devant le candidat d'extrême droite André Ventura, qui comptait à ce stade 11,9% des voix.

Progression du populisme

Le fondateur parti antisystème "Chega" ("ça suffit") aurait ainsi manqué son objectif de se placer au deuxième rang, mais son résultat semble tout de même confirmer la progression du populisme de droite dans un pays qui, encore récemment, faisait figure d'exception au plan international.

Le taux d'abstention se serait élevée à 61,6%, un nouveau record historique pour une élection présidentielle depuis l'avènement de la démocratie, en 1974.

Voter sous confinement

Les analystes redoutaient une abstention bien plus importante en raison de l'explosion des cas de coronavirus que connaît actuellement le Portugal, dont les dix millions d'habitants sont soumis depuis une dizaine de jours à un deuxième confinement général.

Selon les données collectées par l'AFP, il s'agit du pays du monde ayant signalé au cours des deux dernières semaines le plus grand nombre de contagions et de décès par Covid-19 en rapport avec sa population, dépassé seulement par l'enclave britannique de Gibraltar.

Après les commerces et les restaurants, le gouvernement s'est résolu à fermer les écoles vendredi. Un nouveau record de décès quotidiens a encore été battu dimanche, portant le bilan total depuis le début de la pandémie à près de 10'500 morts.

Toute la journée, de nombreux électeurs ont dû faire de longues files d'attente devant les bureaux de vote, en se tenant à distance avant de pouvoir y entrer un par un.

Eviter le second tour

En fin de campagne, le président sortant avait demandé aux électeurs de se mobiliser pour éviter un second tour et "épargner aux Portugais le prolongement de l'élection pendant trois semaines cruciales" pour freiner l'épidémie.

Au cours de son premier mandat, Marcelo Rebelo de Sousa a cohabité sans accroc majeur avec le gouvernement socialiste minoritaire du Premier ministre Antonio Costa. Au Portugal, le chef de l'Etat n'a aucun pouvoir exécutif mais joue un rôle d'arbitre en cas de crise politique, et il peut dissoudre le Parlement pour convoquer des élections législatives anticipées.

Scrutin test

Le scrutin de dimanche avait pourtant une valeur de test pour André Ventura, qui voulait "écraser la gauche". Ce juriste de 38 ans avait créé la surprise en entrant au Parlement lors des élections législatives de fin 2019, avec 1,3% des voix.

Cet allié de la Française Marine Le Pen et de l'Italien Matteo Salvini n'aura finalement pas fait mieux qu'Ana Gomes, ancienne diplomate et militante anticorruption de 66 ans, qui a fait campagne sans le soutien de son parti ni du Premier ministre, en promettant de faire barrage à la menace d'extrême droite.

ats, afp

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