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Le projet d'identité électronique ne convainc pas le peuple

Les opposants à l'e-ID l'ont remporté dimanche (archives). © KEYSTONE/ANTHONY ANEX
Les opposants à l'e-ID l'ont remporté dimanche (archives). © KEYSTONE/ANTHONY ANEX
Les opposants à l'e-ID l'ont remporté dimanche (archives). © KEYSTONE/ANTHONY ANEX
Les opposants à l'e-ID l'ont remporté dimanche (archives). © KEYSTONE/ANTHONY ANEX


Publié le 07.03.2021


Une identité électronique unique, certifiée par l'Etat, ne verra pas encore le jour. Les Suisses ont rejeté dimanche à 64,36% le projet de loi.

Aucun canton n'a soutenu le texte. La ministre de la justice Karin Keller-Sutter essuie ainsi un premier échec cinglant dans les urnes.

Bâle-Ville (70,69%) a compté le plus d'opposants. Vaud (70,05%), Genève (69,40%) et Neuchâtel (68,55%) lui emboîtent le pas. Schaffhouse, qui dispose pourtant de sa propre e-ID, est également dans le peloton de tête avec 68,45% de refus.

Les autres cantons romands rejettent aussi très largement le projet. Le Jura dit "non" à 66,65%, Fribourg à 62,19% et le Valais à 59,98%. A Berne, les opposants ont récolté 66,76% des voix. Le Tessin (55,81%) enregistre quant à lui le refus le plus faible.

Au final, plus de 1,7 million d'électeurs ont balayé le texte. Et quelque 980'000 ont glissé un bulletin favorable dans l'urne.

Gestion privée problématique

Le projet entendait simplifier la vie des citoyens et citoyennes. Il prévoyait l'introduction d'un seul identifiant, certifié par l'Etat, pouvant être utilisé pour lire son journal, contracter un abonnement de téléphone ou commander un extrait du casier judiciaire en ligne.

L'utilité d'une e-ID n'était pas controversée. C'est sa gestion par des entreprises privées qui faisait grincer des dents. La Société Numérique, l'organisation suisse Campax, la plateforme We collect et l'association Public Beta ont lancé le référendum, dénonçant la libéralisation d'une tâche régalienne.

Une situation d'autant plus problématique, à leurs yeux, que l'e-ID pourrait servir de base à l'établissement d'un futur passeport numérique à part entière. Le camp du "non" critiquait aussi une collecte inutile de données. Chaque opération effectuée en ligne aurait été enregistrée et effacée au bout de six mois seulement.

Pour le gouvernement, la répartition des rôles était pourtant claire. La souveraineté de la Confédération était conservée. Et le projet était sûr. Les Suisses n'ont pas été convaincus.

ats

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