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Le projet de mine controversé en Australie plombé mais pas enterré

Ici lors d'une manifestation sur la célèbre plage de Bondi à Sydney en octobre 2017, les manifestants appelaient l'Etat du Queensland et le gouvernement fédéral à bloquer le projet de mine d'Adani. Si le veto du premier plombe pour l'heure le projet, le second n'a pas dit son dernier mot (archives). © KEYSTONE/EPA AAP/DAN HIMBRECHTS
Ici lors d'une manifestation sur la célèbre plage de Bondi à Sydney en octobre 2017, les manifestants appelaient l'Etat du Queensland et le gouvernement fédéral à bloquer le projet de mine d'Adani. Si le veto du premier plombe pour l'heure le projet, le second n'a pas dit son dernier mot (archives). © KEYSTONE/EPA AAP/DAN HIMBRECHTS


Publié le 04.02.2018


Le gouvernement australien a confirmé dimanche qu'il ne financerait pas une liaison ferroviaire vitale pour le très controversé projet de mine de charbon géante du géant indien Adani, en raison du veto d'un Etat. Mais Canberra ne renoncera pas au projet.

Le projet Carmichael, qui pèse une vingtaine de milliards de dollars australiens (environ 15 milliards de francs) est depuis son origine plombé par les problèmes judiciaires et réglementaires ainsi que par l'activisme d'organisations dénonçant sans relâche son impact environnemental. Il accuse déjà plusieurs années de retard.

Les écologistes font valoir que le charbon produit - 60 millions de tonnes de charbon thermique par an à destination de l'Inde - contribuera au réchauffement climatique global qui dégrade la Grande barrière. La matière première devra en outre transiter par un port proche du plus grand récif corallien au monde inscrit au patrimoine de l'Unesco, accusent-ils.

De nombreuses grandes banques ont refusé de s'associer au projet, du fait d'une volonté grandissante de sortir des énergies fossiles.

"Important pour l'emploi"

Adani comptait sur un prêt du gouvernement australien d'un milliard de dollars australiens, par l'intermédiaire de la Northern Australia Infrastructure Facility (NAIF). Cette somme aurait dû financer une portion de 189 kilomètres de long d'une liaison ferroviaire entre la mine et le port mais le gouvernement du Queensland y a opposé son veto en décembre.

La secrétaire d'Etat à l'Enseignement professionnel Karen Andrews, membre du parti conservateur au pouvoir, a confirmé dimanche sur Sky News Australia qu'il n'y aurait pas de prêt fédéral à cause de l'opposition du gouvernement local. "Tout financement par la NAIF aurait besoin du soutien du gouvernement travailliste du Queensland", a dit Mme Andrews.

"Ils ne vont pas fournir leur soutien et j'ai été informée par le ministre des Ressources qu'il n'y aurait pas de financement". Elle a cependant espéré que le projet puisse aller de l'avant. "La mine est en fait très très importante pour l'emploi dans le nord de l'Australie".

Grande barrière en danger

La cheffe du gouvernement du Queensland, Annastacia Palaszczuk, avait longtemps appuyé la demande de prêt d'Adani, avant d'opérer un revirement radical lors de sa campagne pour des élections locales. Elle avait réalisé que ce soutien risquait de plomber ses espoirs de garder son poste.

Pour maîtriser ses coûts, Adani avait été contraint de rompre un contrat à deux milliards de dollars australiens avec le groupe de services miniers Downer, initialement retenu pour construire et opérer la mine, annonçant qu'il développerait seul le projet controversé.

La Grande barrière de corail, déjà menacée par les ruissellements agricoles, le développement et la prolifération des acanthasters, étoiles de mer dévoreuses de coraux, vient de subir deux graves épisodes consécutifs de blanchissement imputés au réchauffement climatique.

ats, afp

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