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Le projet de plate-forme pour les médias se construit

Fathi Derder, conseiller national PLR vaudois et futur ex-rédacteur en chef de l'Agefi (archives). © KEYSTONE/VALENTIN FLAURAUD
Fathi Derder, conseiller national PLR vaudois et futur ex-rédacteur en chef de l'Agefi (archives). © KEYSTONE/VALENTIN FLAURAUD


Publié le 02.07.2018


Le projet de plate-forme pour les médias payants romands avance. Ses promoteurs ont présenté lundi à Lausanne les grandes lignes de leur initiative. Le lancement de l'opération de crowdfunding est prévu à la rentrée.

Baptisée "timoty", la plate-forme veut avant tout redynamiser le secteur des médias payants, explique Fathi Derder, conseiller national PLR vaudois et qui quittera son poste de rédacteur en chef de l'Agefi à fin juillet. Il est l'un des trois moteurs du projet avec son collègue de parti, le conseiller national valaisan Philippe Nantermod, et Gregory Logan, fondateur de start-up et expert en réseaux sociaux.

Changer la donne

Le constat de départ est simple, selon Fathi Derder interrogé par Keystone-ATS. En matière de médias aujourd'hui, l'inadéquation est totale entre l'offre et la demande. Le lecteur veut des informations sélectionnées et pointues sur ce qui l'intéresse dans un choix vaste. Mais, en fait, il achète un journal qui lui donne dans un cadre limité un éventail de sujets dont la plupart ne l'intéressent pas.

Pour changer la donne, il faut que le lecteur puisse s'abonner à une plate-forme qui lui permette d'accéder à un choix large. Avec la possibilité de sélectionner les domaines qui le passionnent, relève le responsable politique et homme de médias. Au moment de l'annonce de son départ de l'Agefi, il avait déjà parlé de cette idée, la qualifiant de "spotify de la presse romande."

Modèle australien

Aujourd'hui, l'idée prend petit à petit forme. Selon Fathi Derder, l'éditeur Ringier a dit "un oui de principe", alors que Tamedia a émis "un préavis favorable" et que les éditeurs régionaux sont "les plus réticents". Le modèle qui servira de base vient d'Australie. Il s'appelle "inkl" et donne accès à une quarantaine de titres anglophones de qualité.

Après avoir conclu "un partenariat technologique" avec inkl, timoty proposerait un abonnement au prix de 15 francs par mois, soit le montant dépensé en moyenne pour la presse en Suisse. Le produit des abonnements serait redistribué aux éditeurs selon la consommation réelle. Timoty, qui ne diffuse pas de publicité, prendrait une marge de 20% comme rémunération.

Financement participatif

Avec un ancrage régional fort, cette plate-forme est une solution pour la presse payante de qualité, affirme Fathi Derder. Dans un premier temps, elle viserait les titres romands, puis francophones. Après les vacances, l'opération de crowdfunding (financement participatif) sera lancée.

Quelque 200'000 francs sont nécessaires au début. Dans un second temps, 300'000 francs devront être encore trouvés, estime le conseiller national PLR.

ats

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