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Le quitte ou double du meurtrier présumé de la petite Semhar

L'assassinat de la petite Semhar avait ému tout un quartier, les voisins apportant fleurs et bougies au pied de l'immeuble où elle vivait (archives). © KEYSTONE/MAGALI GIRARDIN
L'assassinat de la petite Semhar avait ému tout un quartier, les voisins apportant fleurs et bougies au pied de l'immeuble où elle vivait (archives). © KEYSTONE/MAGALI GIRARDIN


Publié le 23.03.2019


Le cauchemar semble sans fin. Le meurtrier présumé de Semhar, 12 ans, comparaîtra une nouvelle fois mardi devant la Chambre pénale d'appel et de révision de Genève. En janvier, son procès avait été interrompu, car une juge s'était endormie pendant l'audience.

Les débats reprendront de zéro, avec un nouveau juge assesseur à la place de la magistrate défaillante. En première instance, l'accusé, un chauffeur de taxi éthiopien de 43 ans, avait été condamné à 20 ans de prison pour le viol et l'assassinat de la jeune adolescente. La peine avait été assortie d'une mesure d'internement.

Le prévenu avait recouru contre ce verdict. Sa défense, depuis le début de la procédure, n'a pas varié. Ce n'est pas lui qui a étranglé Semhar. Il le répétera devant les juges, mardi, et plaidera l'acquittement. De son côté, le Ministère public devrait tenter d'obtenir la perpétuité, accompagnée de l'internement.

Série d'incidents programmée

La défense, représentée par Vincent Spira et Yaël Hayat, promet d'ouvrir les débats en soulevant plusieurs incidents. Le recommencement d'un procès en appel depuis le début est en effet un cas unique dans l'histoire judiciaire genevoise. Le tribunal devra-t-il réentendre le prévenu, se demande par exemple M. Spira.

Pour la mère de Semhar, cette répétition est une source de tourment. L'interminable procédure ajoute à la souffrance de ma cliente, relève son avocat Robert Assaël. Pour comble de malheur, la maman connaît bien l'assassin présumé de sa fille. Elle entretenait à l'époque des faits une liaison amoureuse secrète avec lui.

Semhar avait été tuée un soir d'août 2012, chez elle. La police avait retrouvé son corps, caché sous le lit parental. Dans son jugement de juin 2018, le Tribunal criminel avait considéré qu'un faisceau d'indices suffisant permettait d'écarter tout doute raisonnable à propos de la culpabilité de l'accusé.

Déménagement

Depuis les faits, la mère et le petit frère de la victime ont quitté le quartier de la Tambourine, lieu de ce crime abominable. Ils habitent dorénavant en face du cimetière où est enterrée Semhar. "Ma cliente, pour qui les dénégations du prévenu représentent une agression supplémentaire, ne s'en remettra jamais", relève M. Assaël.

Le chauffeur de taxi est également poursuivi pour avoir, à de réitérées reprises, violé trois femmes avec lesquelles il se trouvait en couple. Il est aussi accusé d'avoir maltraité ces femmes et d'avoir été jusqu'à en séquestrer une, en l'enfermant à clé dans leur appartement et en lui confisquant son permis de séjour.

ats

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