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Le salon de Shanghai s'ouvre en pleine crise du marché chinois

Le rendez-vous shanghaien constitue une opportunité pour les constructeurs étrangers de se faire une place sur un marché chinois verrouillé par les marques locales. (archive) © KEYSTONE/EPA/WU HONG
Le rendez-vous shanghaien constitue une opportunité pour les constructeurs étrangers de se faire une place sur un marché chinois verrouillé par les marques locales. (archive) © KEYSTONE/EPA/WU HONG


Publié le 16.04.2019


Le salon automobile de Shanghai a ouvert ses portes mardi, faisant la part belle aux 4x4 urbains et aux voitures électriques. Les constructeurs cherchent à surmonter l'effondrement de leurs ventes en Chine, premier marché du globe.

Organisé tous les deux ans en alternance avec Pékin, ce salon shanghaïen reste un rendez-vous incontournable pour les constructeurs mondiaux, qui multipliaient mardi les lancements de nouveaux véhicules pour étoffer leur offre sur un marché colossal mais devenu beaucoup plus compliqué.

En 2018, les ventes automobiles ont reculé en Chine (-2,8%) pour la première fois en quasiment trois décennies.

De moindre rabais fiscaux "ont conduit à des hésitations chez certains consommateurs, amenés à reporter leurs achats" et "les frictions commerciales avec les Etats-Unis" ont contribué à peser sur le marché, a souligné Stephan Wöllenstein, directeur général de Volkswagen China devant la presse.

Le groupe allemand a enregistré des ventes quasi-stables en 2018 grâce à la résistance de ses marques premium Audi et Porsche.

"C'est la première fois depuis le décollage du marché chinois qu'il y a une baisse aussi longue et aussi marquée des ventes. On commence à s'inquiéter un peu", indique à l'AFP Laurent Petizon, expert d'Alix Partners.

Ce coup de froid intervient à l'heure où l'équation se complique en Chine: la rivalité des marques chinoises (quelque 42% du marché) écorne la traditionnelle suprématie des griffes étrangères. Les Chinois dominent largement le segment crucial des 4x4 urbains (SUV) --très appréciés dans le pays et qui accaparent désormais 40% des ventes.

Le défi est de taille pour les constructeurs étrangers, contraints de s'adapter. Ford prévoit 30 nouveaux modèles sur trois ans en Chine (dont une dizaine d'électrifiés) et GM doit dévoiler 20 nouveaux modèles dès 2019.

De même, les marques chinoises --menées par des géants industriels comme SAIC, BAIC ou BYD-- verrouillent plus de 90% du marché de l'électrique: or, même si elles ne pèsent encore que 4% du marché, les ventes des modèles électriques (y compris hybrides) se sont envolées l'an dernier de 62%.

Les groupes étrangers entendent bien profiter de ce prodigieux élan.

"Le segment qui nous intéresse, c'est l'électrique (...) où nous voulons rivaliser avec les acteurs locaux", a commenté Thierry Bolloré, directeur général de Renault.

Le français, nouveau-venu en Chine où il est actif depuis trois ans seulement, a présenté mardi sa nouvelle City K-ZE, tout électrique.

ats, awp, afp

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