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Le secret de l'expansion du gobie à taches noires

Le gobie à taches noires n'est certes pas un parangon de beauté, mais sa capacité d'adaptation est phénoménale. © Université de Bâle
Le gobie à taches noires n'est certes pas un parangon de beauté, mais sa capacité d'adaptation est phénoménale. © Université de Bâle


Publié le 12.02.2020


Trapu, avec une grosse bouche lippue et des yeux globuleux, le gobie à taches noires n'est pas le plus élégant des poissons, mais son succès en tant qu'espèce invasive est phénoménal. Une équipe internationale de chercheurs sous direction bâloise a trouvé son secret.

Cette espèce originaire des mers d’Azov, d’Aral, Caspienne et Noire a en effet connu en peu d'années une expansion planétaire record. Elle a notamment conquis l'Amérique du Nord et l'ouest de l'Europe via les eaux de ballast des navires transocéaniques.

Le gobie à taches noires (Neogobius melanostomus), qui peut atteindre 25 centimètres, vit aussi bien en eau douce qu'en eau salée. Il supporte en outre des températures très basses et des eaux très polluées.

L'équipe emmenée par Irene Adrian-Kalchhauser, de l'Université de Bâle, a identifié les raisons de ce succès: un système immunitaire particulièrement performant. Tous les gènes impliqués dans les réactions inflammatoires de défense sont disponibles en plusieurs exemplaires, jusqu'à 30 fois plus que chez des espèces comparables.

En outre, le gobie à taches noires possède des osmolytes, soit des petites molécules solubles dans la solution intracellulaire, qui jouent un rôle dans la lutte contre le stress lié à l'environnement. Cela explique pourquoi il supporte aussi bien les variations de salinité et de température de l'eau.

Entrant en compétition avec les espèces indigènes, le gobie peut rapidement peupler un plan d’eau. En plus de dominer l’habitat, il se nourrit également des œufs et des jeunes d'autres poissons.

Des chercheurs suédois, allemands, tchèques, norvégiens, autrichiens et canadiens ont également contribué à ces travaux publiés dans la revue BMC Biology, a indiqué l'Université de Bâle dans un communiqué.

ats

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