La Liberté

Le SPD pressé d'accepter une nouvelle "grande coalition" en Allemagne

Le président allemand Steinmeier (à gauche), un social-démocrate qui mène des consultations en vue de faciliter la formation d'un gouvernement et d'éviter de nouvelles élections, a longuement reçu le SPD Martin Schulz (à droite) jeudi après-midi. © Keystone/DPA Bundesregierung/JESCO DENZEL
Le président allemand Steinmeier (à gauche), un social-démocrate qui mène des consultations en vue de faciliter la formation d'un gouvernement et d'éviter de nouvelles élections, a longuement reçu le SPD Martin Schulz (à droite) jeudi après-midi. © Keystone/DPA Bundesregierung/JESCO DENZEL


Publié le 23.11.2017


Les appels se multiplient en Allemagne pour reconduire l'alliance gouvernementale entre conservateurs et sociaux-démocrates, après l'échec des discussions en vue d'établir une coalition avec la CDU-CSU, les libéraux et les Verts. La pression est sur le chef du SPD.

Le numéro un du Parti social-démocrate (SPD), Martin Schulz, a été reçu jeudi par le président allemand Frank-Walter Steinmeier. Il a exclu jusqu'à présent une nouvelle "grande coalition" avec les conservateurs après les mauvais résultats de son parti aux élections législatives de septembre.

Après quatre années de pouvoir partagé avec le bloc CDU-CSU, il veut que le parti reconstitue ses forces dans l'opposition mais ce choix semble de plus en plus discuté au sein même de sa formation. Trente élus du SPD au Bundestag, sur 153, se sont interrogés lors d'une réunion sur la décision de Schulz, a rapporté mercredi le quotidien Bild.

Dans un entretien au Passauer Neue Presse, le député social-démocrate Johannes Kahrs a demandé à M. Schulz de faire preuve d'ouverture d'esprit lors de sa rencontre avec M. Steinmeier. "On ne peut pas se contenter de dire au président: 'Désolé, c'est comme ça'", a-t-il dit.

Schulz consulte son parti

Selon le journal Bild, le ministre sortant des Affaires étrangères, Sigmar Gabriel, qui a laissé la direction du SPD à M. Schulz quand il a pris la tête de la diplomatie allemande cette année, est également favorable à une nouvelle "grande coalition".

Dans un entretien jeudi à la chaîne ZDF, le numéro deux du SPD, Karl Lauterbach, a jugé lui aussi que son parti devait réexaminer sa position. Mais il s'est dit sceptique sur la possibilité de former une nouvelle coalition si la chancelière Angela Merkel reste à la chancellerie. Côté conservateur également, des voix s'élèvent en faveur d'un nouvel accord avec le SPD.

Volker Kauder, chef du groupe CDU au Bundestag, la chambre basse du parlement, a appelé jeudi les sociaux-démocrates à revenir sur leur décision de se cantonner dans l'opposition. "L'Europe attend que l'Allemagne soit en mesure d'agir pour répondre aux questions soulevées par le président français (Emmanuel) Macron. Le pays le plus fort économiquement en Europe ne peut pas apparaître comme un nain politique", a déclaré M. Kauder au journal Südwest Presse.

Le président Steinmeier, un social-démocrate qui mène des consultations en vue de faciliter la formation d'un gouvernement et d'éviter de nouvelles élections, a longuement reçu Martin Schulz jeudi après-midi. Ce dernier s'est rendu ensuite au siège du SPD pour s'entretenir avec l'état-major du parti. "Nous discuterons pour savoir si et de quelle manière on peut obtenir un gouvernement fédéral en Allemagne", a dit un cadre du SPD avant la réunion.

Si le SPD décide de rester dans l'opposition, Mme Merkel serait favorable à de nouvelles élections plutôt qu'à la formation d'un gouvernement minoritaire. Si le SPD change d'avis, la position de M. Schulz à la tête du parti deviendra difficilement tenable. Mais une alliance avec les conservateurs, sous une forme ou une autre, exigerait un changement de direction, qui n'aurait probablement pas lieu avant le prochain congrès du SPD, du 7 au 9 décembre.

ats, reu

Articles les plus lus
Dans la même rubrique
La Liberté - Bd de Pérolles 42 / 1700 Fribourg
Tél: +41 26 426 44 11