Le système de prévoyance suisse s’est montré moins dynamique lors des trois derniers trimestres de 2017 comparé à 2016. L'échec de la réforme Prévoyance vieillesse 2020, le vieillissement de même que le déséquilibre financier croissant dans la domaine ont pesé.

L'indice UBS de la prévoyance suisse, qui prend le pouls du système helvétique en la matière, a atteint son niveau le plus bas depuis son lancement, révèle mercredi la grande banque en publiant son analyse.

Au niveau démographique, le nombre de naissances et d'immigrés a baissé en rythme annuel, alors que la population vieillit rapidement. Si, en 2016, le ratio de dépendance des personnes âgées - soit le rapport du nombre de personnes de plus de 65 ans par rapport aux 20-64 ans - s'établissait encore à 29,3%, UBS estime qu'il passera à 29,9% en 2017, tendance à la hausse.

L'indice financier ne s'est, lui, pas amélioré, contrairement aux attentes compte tenu de l’environnement de marché actuel. La viabilité financière du système des trois piliers s'est même légèrement dégradée par rapport à l'an dernier. Cette évolution défavorable se manifeste le plus clairement dans le premier pilier.

"Les planchers records que marquent les taux d'intérêt actuellement empêchent les structures de prévoyance de dégager les rendements nécessaires pour verser les rentes promises", souligne le numéro un bancaire suisse.

Réforme nécessaire

Seul l'indice économique, porteur de perspectives favorables, a évolué en terrain neutre ces derniers mois, note UBS. La compétitivité et les conditions sur le marché de l'emploi exercent un effet favorable, tandis que l'économie d'exportation a profité de la dépréciation du franc ces derniers mois.

"Le système de prévoyance suisse est menacé si aucune réforme ne lui vient en aide", même si ce n'est de prime abord pas manifeste, étant donné que les rentes sont pour l'heure versées comme à l'accoutumée, avertit encore l'établissement bancaire.

UBS relève que la situation du premier et du deuxième pilier est appelée à "empirer rapidement ces prochaines années." A plus long terme, le risque que le système de prévoyance ne soit plus en mesure de verser les rentes promises est réel.

ats