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Le vice-président du Parlement vénézuélien en grève de la faim

Selon l'ONG locale de défense des droits de l'homme, Foro Penal, il y a 589 "prisonniers politiques" au Venezuela, une qualification rejetée par Nicolas Maduro (archives). © KEYSTONE/EPA EFE/MIGUEL GUTIERREZ
Selon l'ONG locale de défense des droits de l'homme, Foro Penal, il y a 589 "prisonniers politiques" au Venezuela, une qualification rejetée par Nicolas Maduro (archives). © KEYSTONE/EPA EFE/MIGUEL GUTIERREZ


Publié le 19.07.2019


Le vice-président du Parlement vénézuélien, arrêté le 8 mai pour son soutien au soulèvement militaire raté contre le président Nicolás Maduro, est en grève de la faim depuis neuf jours. Parallèlement, pouvoir et opposition font état de progrès dans leurs pourparlers.

Edgar Zambrano "fait la grève de la faim depuis neuf jours pour les droits de tous les Vénézuéliens, de ses camarades enlevés avec lui et de tous les prisonniers politiques", a déclaré sur son compte Twitter Juan Guaido, reconnu comme président par interim du Venezuela par une cinquantaine de pays. M. Guaido, président de l'Assemblée nationale, n'a pas détaillé l'état de santé d'Edgar Zambrano, se limitant à indiquer que "sa lutte" se poursuit.

La Cour suprême de justice, que l'opposition accuse d'être à la solde de M. Maduro, avait lancé des poursuites pénales contre Edgar Zambrano et 14 autres élus, accusés d'avoir soutenu la tentative d'insurrection militaire à l'appel de M. Guaido fin avril. A la demande de la Cour suprême, l'Assemblée constituante - dotée des pleins pouvoirs et entièrement composée de fidèles du président socialiste Nicolas Maduro - avait levé leur immunité.

Remorqué par un camion-grue

M. Zambrano avait été arrêté à Caracas par des agents du service de renseignements, le Sebin. Le parlementaire avait refusé pendant de longues minutes de descendre de la voiture dans laquelle il s'était réfugié et un camion-grue avait fini par le remorquer vers le siège du Sebin. Il avait été ensuite placé en détention provisoire dans une prison militaire de la capitale.

Les autres élus se sont réfugiés dans des résidences diplomatiques, se sont enfuis à l'étranger ou sont entrés dans la clandestinité. Juan Guaidó accuse le gouvernement socialiste de Nicolas Maduro de vouloir "bâillonner" l'Assemblée nationale, la seule institution vénézuélienne contrôlée par l'opposition.

Selon l'ONG locale de défense des droits de l'homme, Foro Penal, il y a 589 "prisonniers politiques" au Venezuela, une qualification rejetée par Nicolas Maduro.

Pourparlers en cours

Des pourparlers entre les délégations du gouvernement de M. Maduro et de l'opposition se tiennent actuellement sur l'île caribéenne de La Barbade, visant à résoudre la crise politique au Venezuela.

Jeudi, après quatre jours de discussions dans l'île des Caraïbes, les deux parties ont indiqué dans de brefs communiqués séparés que les négociations se poursuivaient, sans préciser si la session actuelle avait pris fin. Elles se sont engagées à rester discrètes sur ces discussions qui se déroulent sous la médiation de la Norvège.

Mardi dernier, l'Union européenne, qui soutient Juan Guaido, a menacé d'imposer de nouvelles sanctions au pouvoir de Nicolas Maduro si les négociations en cours de débouchaient sur aucun "résultat concret". Cette intervention de l'UE a été saluée avec reconnaissance par M. Guaido mais rejetée par Caracas, qui y a vu une volonté d'"entraver" les pourparlers visant à élaborer une solution pacifique de la crise.

ats, afp

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