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Les Algériens dans la rue contre la présidentielle de décembre

Les Algériens sont descendus dans la rue pour un 38e vendredi consécutif de manifestation du "Hirak", le mouvement de contestation inédit du régime (archives). © KEYSTONE/EPA/MOHAMED MESSARA
Les Algériens sont descendus dans la rue pour un 38e vendredi consécutif de manifestation du "Hirak", le mouvement de contestation inédit du régime (archives). © KEYSTONE/EPA/MOHAMED MESSARA


Publié le 08.11.2019


Des milliers de personnes ont manifesté vendredi à Alger contre la tenue le 12 décembre de l'élection présidentielle, selon un journaliste de l'AFP. La veille, l'armée avait émis de nouvelles critiques visant les protestataires.

Il s'agit du 38e vendredi consécutif de manifestation du "Hirak", le mouvement de contestation inédit du régime dont l'Algérie est le théâtre depuis le 22 février. Dénoncer un "Etat militaire" en Algérie, comme le font les manifestants antirégime, vise à "détruire les fondements de l'Etat", avait accusé jeudi le chef d'état-major de l'armée, le général Ahmed Gaïd Salah, véritable homme fort du régime.

"Aujourd'hui, nous allons répondre à Gaïd Salah: nous voulons un Etat civil et non un Etat militaire", a lancé vendredi au milieu de la foule Hamza Ladouari, 51 ans, au début de la manifestation. "Dégage Gaïd Salah. Cette année, il n'y aura point de vote", ont scandé les manifestants.

"Clones" d'Abdelaziz Bouteflika

Certains ont brandi des portraits de détenus du "Hirak", dont celui de Lakhdar Bouregaâ, un célèbre vétéran de la guerre d'indépendance, incarcéré depuis plus de quatre mois, et qui a été opéré d'urgence mardi. Sans atteindre le rez-de-marée populaire de vendredi dernier, les manifestants étaient nombreux dans les rues de la capitale. Ils ont défilé sans incident et dans une ambiance bon enfant.

"Faire échec à la présidentielle est un devoir national", a également crié la foule. Elle rejette la liste des candidats pour ce scrutin, perçus comme des "clones" d'Abdelaziz Bouteflika, élu président en 1999 et qui a dû démissionner en avril sous la pression conjuguée de la rue et de l'armée.

Considéré comme l'un des ténors du barreau d'Alger, Me Bachir Mecheri a accusé le pouvoir de "tourner le dos au peuple" en maintenant une élection contestée par la rue. Cinq candidats participeront à la présidentielle, dont deux ex-Premiers ministres du président déchu.

La démission de M. Bouteflika n'a pas calmé les contestataires qui continuent de défiler chaque semaine à travers l'Algérie pour réclamer le remplacement du "système" par des institutions de transition.

ats, afp

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