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Les autorités de la RDC refusent de laisser rentrer un opposant

Ex-proche du président Kabila passé à l'opposition en 2015, Moïse Katumbi a quitté la RDC en mai 2016 pour raisons médicales et n'est pas rentré depuis. En son absence, il a été condamné à trois ans de prison dans une affaire de spoliation immobilière pour laquelle il a fait appel (archives). © KEYSTONE/MARTIAL TREZZINI
Ex-proche du président Kabila passé à l'opposition en 2015, Moïse Katumbi a quitté la RDC en mai 2016 pour raisons médicales et n'est pas rentré depuis. En son absence, il a été condamné à trois ans de prison dans une affaire de spoliation immobilière pour laquelle il a fait appel (archives). © KEYSTONE/MARTIAL TREZZINI


Publié le 03.08.2018


Les autorités congolaises ont interdit à l'opposant en exil Moïse Katumbi d'atterrir à Lubumbashi, a indiqué celui-ci vendredi. L'adversaire du président Laurent Kabila tentait cependant d'entrer en RDC par la frontière zambienne, malgré le risque de se faire arrêter.

Moïse Katumbi a affirmé à l'AFP qu'il était arrivé à Ndola, dans le nord de la Zambie, à 09h00 GMT (11h00 en Suisse) et qu'il se dirigeait vers le poste-frontière de Kasumbalesa (RDC) par la route. Aucune photo ni aucune autre source sur place ne pouvait être consultée pour confirmer les allégations de M. Katumbi.

Depuis Lubumbashi, l'état-major de sa plate-forme politique Ensemble voulait venir l'accueillir à Kasumbalesa, une cité située à 90 km du centre-ville de Lubumbashi. Mais la route principale conduisant vers la Zambie est bloquée par un camion placé en travers de la voie juste avant le péage marquant la sortie de Lubumbashi, a constaté un journaliste de l'AFP.

L'adversaire du président Joseph Kabila affirmait depuis lundi qu'il voulait rentrer en jet privé depuis Johannesburg pour présenter sa candidature à la présidentielle avant la date-butoir du 8 août.

Ex-proche du président Kabila passé à l'opposition en 2015, M. Katumbi a quitté la RDC en mai 2016 pour raisons médicales et n'est pas rentré depuis. En son absence, il a été condamné à trois ans de prison dans une affaire de spoliation immobilière pour laquelle il a fait appel.

Il est également poursuivi pour recrutement de mercenaires (procès renvoyé au 10 octobre). "Des farces judiciaires", a déclaré récemment son avocat parisien Éric Dupond-Moretti, qui balaie aussi une troisième accusation (liée à la possession de la nationalité italienne), concluant que "rien n'interdit qu'il rentre en RDC" et mettant en garde contre une arrestation arbitraire.

Acquitté par la CPI

L'ex-chef de guerre congolais Jean-Pierre Bemba a lui déposé jeudi sa candidature à la présidentielle en République démocratique du Congo, au lendemain de son retour triomphal à Kinshasa après dix ans derrière les barreaux d'une prison de la Cour pénale internationale (CPI).

M. Bemba (55 ans) avait été condamné pour crimes contre l'humanité et crimes de guerre pour les exactions de sa milice en Centrafrique en 2002-2003, avant d'être finalement acquitté en juin par la CPI.

"Maintenant, il appartient à la commission électorale de traiter toutes les candidatures. A mon niveau, j'ai déposé tout le dossier, il est en règle", a déclaré M. Bemba à l'issue d'une longue audience au siège de cette commission électorale nationale indépendante (Céni).

Liste publiée en septembre

Quant au président Kabila, qui selon la Constitution ne peut pas se représenter mais n'a toujours pas choisi de "dauphin", il s'est rendu en Angola, pays voisin qui suit de très près les élections prévues le 23 décembre en RDC.

Agé de 47 ans, Joseph Kabila a déjà enchaîné deux mandats, qui ont pris fin le 20 décembre 2016. Ses adversaires le soupçonnent de chercher des stratagèmes pour rester au pouvoir.

D'après le calendrier électoral, la Céni doit publier la liste définitive des candidats le 19 septembre, le temps de faire face à d'éventuels recours en justice.

ats, afp

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