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Les autres partis désarçonnés par l'offensive UDC sur l'immigration

La peur l'a emporté, estiment les partis battus par l'UDC (archives). © KEYSTONE/ENNIO LEANZA
La peur l'a emporté, estiment les partis battus par l'UDC (archives). © KEYSTONE/ENNIO LEANZA


Publié le 18.10.2015


Elections fédérales • Une fois de plus, la peur aura été la plus forte: de l'avis de la plupart des autres partis, l'UDC a réussi à tirer son épingle du jeu en jouant la carte de l'immigration. Une offensive "difficile à contrer", de l'avis de la vice-présidente du PS Géraldine Savary.

C'est "malheureusement sans surprise" que la Vaudoise observe l'avancée meilleure que prévue du parti blochérien. La formation à la rose avait de son côté choisi de se concentrer durant sa campagne sur des thèmes "réels", mais visiblement moins porteurs, tels que le logement abordable ou le pouvoir d'achat.

"Les gens ont peur", confirme le vice-président du PDC, Dominique de Buman. Dans le secret des urnes, cette "peur de l'immigration l'a emporté sur le sentiment de pitié".

Chez les libéraux-radicaux non plus, le bon score de l'UDC n'est pas une surprise. "J'avais dit bien avant (dimanche) qu'elle pourrait atteindre 30% des voix", réagit le président Philipp Müller. Et de citer lui aussi l'asile et l'immigration comme moteur de ce succès.

Un inquiétant virage à droite

De là à dire que les citoyens helvétiques sont en train d'opérer un virage à droite, il y a un pas qu'Adèle Thorens n'hésite pas à franchir. "On est à la limite de la schizophrénie: les Suisses ont le coeur sur la main, puis quelques semaines plus tard les portes se referment", a déploré la co-présidente des Verts, se disant "très inquiète".

Si la cheffe du groupe vert'libéral Tiana Moser partage l'analyse de ses confrères et consoeurs - à savoir que l'asile et l'immigration ont dominé la campagne -, elle en profite pour tirer une leçon: à l'avenir, il faudra mieux communiquer et notamment présenter des candidats qui se démarquent.

Le peuple a compris, dit l'UDC

Du côté de l'UDC, on ne fait que peu de cas des doléances des autres partis. "Les citoyens ont compris que la situation est beaucoup plus sérieuse que ce qui apparaît, particulièrement s'agissant de l'immigration, la crise, la guerre...", a commenté Guy Parmelin. C'est une confirmation des préoccupations de la population après le 9 février 2014, a précisé le conseiller national vaudois à la RTS.

Interrogé par la radio alémanique SRF, le président du parti Toni Brunner s'est pour sa part dit persuadé que la question de l'immigration allait dominer la prochaine législature. "Nous avons un problème d'asile non résolu."

ats

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