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Les avocats des oligarques russes ont tenté d'ajourner l'audience

L'homme d'affaires russe Evgeny Schvidler (au premier plan) est venu mercredi à Fribourg, mais estime qu'il ne peut pas être entendu par la Cour aujourd'hui (archives). © KEYSTONE/JEAN-CHRISTOPHE BOTT
L'homme d'affaires russe Evgeny Schvidler (au premier plan) est venu mercredi à Fribourg, mais estime qu'il ne peut pas être entendu par la Cour aujourd'hui (archives). © KEYSTONE/JEAN-CHRISTOPHE BOTT
L'homme d'affaires russe Evgeny Schvidler (au premier plan) sera bien interrogé, malgré une tentative infructueuse d'ajourner l'audience (archives). © KEYSTONE/JEAN-CHRISTOPHE BOTT
L'homme d'affaires russe Evgeny Schvidler (au premier plan) sera bien interrogé, malgré une tentative infructueuse d'ajourner l'audience (archives). © KEYSTONE/JEAN-CHRISTOPHE BOTT
L'homme d'affaires russe Evgeny Schvidler (au premier plan) a été interrogé, malgré une tentative infructueuse d'ajourner l'audience. (archives) © KEYSTONE/JEAN-CHRISTOPHE BOTT
L'homme d'affaires russe Evgeny Schvidler (au premier plan) a été interrogé, malgré une tentative infructueuse d'ajourner l'audience. (archives) © KEYSTONE/JEAN-CHRISTOPHE BOTT


Publié le 23.05.2018


Rebondissement mercredi à Fribourg, dans le procès impliquant l'oligarque russe Roman Abramovitch et son associé Evgeny Shvidler. Leurs avocats ont tenté, sans succès, de faire ajourner l'audience en raison d'un appel qu'ils ont déposé au Tribunal cantonal.

La Banque européenne de développement (BERD) mène une procédure civile contre l'entreprise Gazprom Neft, Roman Abramovitch et Evgeny Shvidler. Elle réclame plus de 46 millions de francs: le remboursement d'une vieille dette de la société Runicom, plus des intérêts.

Roman Abramovitch, propriétaire de Runicom à l'époque des faits, n'est pas revenu au Tribunal de la Sarine mercredi pour ce quatrième jour du procès. Il a déjà été auditionné vendredi passé.

C'était au tour d'Evgeny Schvidler d'être interrogé. Il est venu "par égard et politesse" envers le Tribunal, mais il estime qu'il ne peut pas être entendu aujourd'hui, a indiqué l'un de ses avocats.

Calcul du dommage

Début mai, les avocats de la défense avaient contesté la recevabilité de la demande en justice de la BERD. Parmi les motifs invoqués: son manque de précision pour expliquer le calcul du dommage. Le président avait rejeté cette requête et ordonné la poursuite de la procédure.

Mercredi, les défenseurs ont annoncé avoir fait appel mardi contre cette décision. Ils ont estimé que cette démarche avait un caractère suspensif, et que la procédure devait être ajournée en attendant la décision du Tribunal cantonal. En fin de matinée, après deux interruptions de séance, le Tribunal a tranché en défaveur des défenseurs. Ainsi, la procédure continue.

Faible implication

Evgeny Shvidler a donc été interrogé durant l'après-midi. Tout comme Roman Abramovitch, il a relativisé son rôle dans les affaires de Runicom. Il a bien participé à sa fondation en 1994, et présidé son conseil d'administration jusqu'à fin 1996. Mais il a ensuite démissionné, et un administrateur unique a été désigné.

A cette époque, Runicom connaissait des changements, a expliqué Evgeny Schvidler à la Cour. D'une part, son activité se réduisait progressivement pour entrer en liquidation. D'autre part, la société transférait son siège de Genève à Fribourg. Mais l'homme d'affaires affirme n'avoir joué aucun rôle dans ces aspects. "Il n'y avait donc pas de nécessité que je sois au conseil d'administration."

De plus, Evgeny Schvidler a endossé des fonctions au sein de Sibneft, groupe dont les activités avaient une ampleur beaucoup plus grande que Runicom. Il a été absorbé par des tâches financières et courait le monde pour négocier des accords d'investissements. Son implication dans Runicom était alors proche de zéro, dit-il.

Procuration

Pourtant, à peine quelques jours après que l'assemblée générale a pris acte de sa démission, Evgeny Schvidler s'est vu attribuer une procuration générale, comme l'a fait remarquer le juge. Elle lui permettait d'agir au nom de Runicom, par exemple signer des contrats ou ouvrir des comptes.

C'était en quelque sorte une "police d'assurance" pour Runicom, au cas où le nouvel administrateur n'aurait pas pu agir de manière adéquate, a répondu l'homme d'affaires. "Je ne me souviens pas d'avoir jamais utilisé cette procuration." Il dit ne pas savoir non plus qui a donné l'instruction d'établir ce document.

L'interrogatoire n'a pas pu être terminé mercredi, car Evgeny Schvidler avait un avion à prendre. L'audition se poursuivra à une date encore à déterminer dans la première quinzaine de juin. En attendant, le Tribunal entendra ce vendredi les représentants de Gazprom Neft.

ats

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