La Liberté

Clara Luciani, Philippe Katerine et Alain Souchon primés en France

C'est la belle histoire de la chanson française: loin du cliché du démarrage météorique, Clara Luciani a dû attendre près d'un an pour qu'explose "La grenade", son hit féministe. Ici lors du Montreux Jazz Festival en juillet 2019 (archives). © KEYSTONE/VALENTIN FLAURAUD
C'est la belle histoire de la chanson française: loin du cliché du démarrage météorique, Clara Luciani a dû attendre près d'un an pour qu'explose "La grenade", son hit féministe. Ici lors du Montreux Jazz Festival en juillet 2019 (archives). © KEYSTONE/VALENTIN FLAURAUD
"Il y a un mois, je me disais Philippe, t'es nul comme chanteur", a déclaré de son côté Philippe Katerine après avoir été récompensé dans "la catégorie phallus, artiste à quéquette", comme l'a qualifiée le lauréat dans son style toujours aussi décalé. Ici au Paleo Festival à Nyon en 2006 (archives). © KEYSTONE/LAURENT GILLIERON
"Il y a un mois, je me disais Philippe, t'es nul comme chanteur", a déclaré de son côté Philippe Katerine après avoir été récompensé dans "la catégorie phallus, artiste à quéquette", comme l'a qualifiée le lauréat dans son style toujours aussi décalé. Ici au Paleo Festival à Nyon en 2006 (archives). © KEYSTONE/LAURENT GILLIERON
L'artiste belge Angèle a elle remporté le trophée de "meilleur concert". Ici au Paleo Festival de Nyon en juillet 2019 (archives). © KEYSTONE/MARTIAL TREZZINI
L'artiste belge Angèle a elle remporté le trophée de "meilleur concert". Ici au Paleo Festival de Nyon en juillet 2019 (archives). © KEYSTONE/MARTIAL TREZZINI
"Ça va ça vient" de Vitaa & Slimane, a ensuite raflé le titre de "chanson originale", décernée par un vote public. Ici lors du Festival de Cannes en novembre (archives). © KEYSTONE/EPA/SEBASTIEN NOGIER
"Ça va ça vient" de Vitaa & Slimane, a ensuite raflé le titre de "chanson originale", décernée par un vote public. Ici lors du Festival de Cannes en novembre (archives). © KEYSTONE/EPA/SEBASTIEN NOGIER
Dans une soirée où le rap a été un peu oublié dans les nommés, c'est PNL qui a gagné le prix du clip avec "Au DD", tourné en haut de la Tour Eiffel et qui avait eu un écho international. © Capture d'écran / Youtube - PNL
Dans une soirée où le rap a été un peu oublié dans les nommés, c'est PNL qui a gagné le prix du clip avec "Au DD", tourné en haut de la Tour Eiffel et qui avait eu un écho international. © Capture d'écran / Youtube - PNL
C'est la dixième Victoire de la musique dans sa carrière: Alain Souchon, éternel dandy rêveur de 75 ans, a remporté le prestigieux titre de meilleur album avec "Ame fifties". Ici au Paleo Festival de Nyon en 2016 (archives). © KEYSTONE/MARTIAL TREZZINI
C'est la dixième Victoire de la musique dans sa carrière: Alain Souchon, éternel dandy rêveur de 75 ans, a remporté le prestigieux titre de meilleur album avec "Ame fifties". Ici au Paleo Festival de Nyon en 2016 (archives). © KEYSTONE/MARTIAL TREZZINI


Publié le 15.02.2020


Clara Luciani a été sacrée "artiste féminine" lors des 35e Victoires de la musique, vendredi soir. Chez les hommes, c'est Philippe Katerine qui l'a emporté. Indémodable, Alain Souchon a remporté le prestigieux titre de meilleur album avec "Ame fifties".

Pour l'artiste féminine de l'année, on attendait Angèle, mais c'est Clara Luciani qui a été sacrée pour son album au nom prédestiné "Sainte-Victoire". C'est la belle histoire de la chanson française: loin du cliché du démarrage météorique, Clara Luciani a dû attendre près d'un an pour qu'explose "La grenade", son hit féministe.

"Je suis désemparée", a-t-elle commenté, très émue au moment de recevoir sa distinction. La chanteuse de 27 ans originaire de Martigues était opposée à Angèle, numéro un des ventes en France en 2019, et Catherine Ringer, la voix des Rita Mitsouko.

"J'ai un public merveilleux et je vais encore chialer...", a ajouté Clara Luciani, la voix brisée par l'émotion, qui avait été sacrée l'an dernier dans la catégorie "révélation scène". "J'utilise ce moment médiatique pour leur répéter que je les aime. J'ai été porté par le public depuis un an. Ce prix, c'est le nôtre. C'est un rêve éveillé. Je souhaite à tous les êtres humains de vivre une joie aussi folle. Je me disais que les Victoires ne pouvaient tomber deux fois comme la foudre. C'est une foudre heureuse, bien sûr!".

"Meilleur concert" pour Angèle

"Il y a un mois, je me disais Philippe, t'es nul comme chanteur", a déclaré de son côté Philippe Katerine après avoir été récompensé dans "la catégorie phallus, artiste à quéquette", comme l'a qualifiée le lauréat dans son style toujours aussi décalé. Il était opposé pour cette récompense à Alain Souchon et Lomepal.

Il a remporté le titre d'"artiste masculin" sur la lancée de son album-péplum complètement fou, "Confessions". La prestation scénique lui revient aussi dans cette cérémonie, sortant d'une narine géante, chantant avec un "boa" constitué de gants chirurgicaux gonflés comme des ballons de baudruche.

Pour Alain Souchon, éternel dandy rêveur de 75 ans, c'est la dixième Victoire de la musique dans sa carrière. Comme à son habitude, derrière l'élégance des mélodies - troussées avec ses fils Pierre et Charles - se cache une certaine gravité, comme ces jeunes hommes envoyés hier en Algérie pour y faire la guerre ou l'ascenseur social en panne aujourd'hui.

"Ça va ça vient" de Vitaa & Slimane, a ensuite raflé le titre de "chanson originale", décernée par un vote public. Vitaa a salué "la Victoire des gens". Dans une soirée où le rap a été un peu oublié dans les nommés, c'est PNL qui a gagné le prix du clip avec "Au DD", tourné en haut de la Tour Eiffel et qui avait eu un écho international. L'artiste belge Angèle a elle remporté le trophée de "meilleur concert".

Réforme critiquée

Cette année, les catégories récompensées sont passées de 13 à 8. Ont ainsi disparu les étiquettes des genres - rock, électro, musiques du monde, musiques urbaines et rap, la catégorie "album de chansons" devenant "album" tout court - pour une meilleure lisibilité, selon les organisateurs.

Mais cette réforme fait grincer des dents. "C'est dommage, c'est un monde qui se referme au lieu de s'ouvrir, c'est un peu désolant", regrette Martin Meissonnier, DJ, producteur historique des musiques du monde. "Il y a peu de rappeurs et peu de femmes (aucune dans la catégorie reine "album", ndlr), qui apparaissaient avant dans les musiques urbaines - même si je n'aime pas ce terme - avec le r'n'b", renchérit Eloïse Bouton, journaliste et fondatrice de Madame Rap, média dédié aux femmes dans le hip-hop.

Manu Dibango a même dénoncé un manque de "couleurs" dans Le Monde. "C'est vrai que ça manque un peu de diversité, il va falloir y travailler", reconnaît Romain Vivien, président des Victoires de la musique. "Il faut peut-être élargir encore le nombre de votants" pour que le panel des artistes nommés soit "plus représentatif de la diversité et de la parité de notre société", a indiqué Franck Riester, ministre de la Culture, vendredi soir sur France Info, avant d'assister à la cérémonie.

ats, afp

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